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Sounil Hurnaum: fou des volants !

21 janvier 2017, 17:41

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Sounil Hurnaum: fou des volants !

Sounil Hurnaum est l’un des pionniers de l’achat-vente et de l’échange de voitures d’occasion. La crédibilité et l’honnêteté sont ses marques de fabrique. Ce qui explique qu’Autotrader tourne depuis plus de 20 ans avec une clientèle fidélisée.

Il a beau être un expert en voitures d’occasion et être à même de déceler, d’un simple coup d’œil, si la voiture qu’on lui met sous le nez a été accidentée ou a subi des pertes totales, Sounil Hurnaum ne roule pas des mécaniques pour autant. À chaque fois qu’un client franchit le seuil d’Autotrader, à Vacoas, où il a emménagé depuis maintenant huit ans, le patron de la boîte interrompt ses activités pour aller le saluer, que ce soit pour un nouveau venu ou un habitué, avec la même simplicité et le même sérieux. C’est sans doute ce qui explique que la moitié de sa clientèle soit composée d’habitués.

C’est de son père Ramlall, plus connu comme Mouni – agent d’affaires engagé dans l’immobilier au départ, qui s’est par la suite lancé dans la vente de voitures d’occasion – que Sounil tient son amour pour les voitures d’occasion, qu’il voit garées dans la cour de leur maison coloniale à la rue Gustave Colin, à Forest-Side. Un des premiers clients de son père est d’ailleurs feu sir Gaëtan Duval.

Ce qui attise davantage l’intérêt de Sounil pour les quatre roues, c’est qu’à chaque fois que son père conclut une affaire, il appelle ses fils et leur fait compter les billets, estimant qu’en les touchant, cela leur portera chance.

S’il est intéressé à vendre des voitures d’occasion comme son père et à avoir son propre business, il veut le faire à sa manière, c’est-à-dire trouver d’abord un emploi et bien comprendre le marché automobile avant de se lancer. À 22 ans, il intègre la fonction publique, achète sa première voiture, une Fiat 127 à Rs 8500 et épouse Pia Sobhee, son amour de jeunesse.

Il est fonctionnaire pendant 16 ans avant de vendre un terrain lui appartenant et d’ouvrir Autotrader, situé à l’origine sur la route royale, à Forest-Side. On est alors en 1998. Il est le deuxième acheteur et vendeur de voitures d’occasion à grande échelle, le premier étant Jean Étienne. Son premier client, il s’en souvient encore, est un ancien maître d’école aujourd’hui décédé qui a été satisfait de la voiture achetée.

Il entretient de très bonnes relations avec les concessionnaires de véhicules qui le lui rendent bien, d’ailleurs. Ce qui fait son succès, c’est son sérieux, son honnêteté et sa crédibilité. C’est ce que lui disent ses clients. «Nous ne vendons pas de voitures accidentées ou qui ont été retapées après une perte totale. Au premier coup d’œil, je sais quand un véhicule est accidenté. Tout comme je n’achèterai jamais une voiture qui n’a pas de numéro de châssis. Les combines, ce n’est pas pour moi.»

Bien que le gouvernement ait, depuis, autorisé l’importation de voitures remises à neuf et que son business ait un peu vacillé, il a vite retrouvé sa clientèle. «Maurice est un petit pays et le bouche-à-oreille fonctionne. Quand les clients sont satisfaits, ils vous font confiance.»

Comme la première voiture de sa femme était une Mini Cooper, il profite des 40 ans de la marque en 1999 pour organiser un rallye, qui attire 85 propriétaires de Mini Cooper. L’événement fait le buzz à l’époque.

Si Autotrader reçoit davantage de clients lorsque les fonctionnaires obtiennent des augmentations salariales ou lorsque les gens reçoivent leur boni de fin d’année, Sounil fait des affaires pratiquement toute l’année.

Il pratique aussi l’échange de voitures. «Je ne regarde pas l’âge du véhicule mais les caractéristiques de l’automobile elle-même. De nos jours, tout le monde ne peut se permettre une voiture à Rs 500000 ou plus. Avec Rs 100000, on peut avoir une bonne voiture d’occasion qui tient la route.» Depuis qu’il s’est lancé, Sounil est épaulé par sa femme Pia, ses employés et sa fidèle secrétaire Nathalie Woomed-Bonne, qui travaille pour eux depuis 19 ans.

Si actuellement, Sounil a quelques grosses cylindrées luxueuses dans sa manche, la tendance est surtout aux voitures automatiques. «Les conducteurs ne veulent plus se fatiguer, surtout s’ils ont de longs trajets à faire ou sont régulièrement pris dans des embouteillages.»

Ce père d’une fille, Nisheel, qui est dans les assurances, ne se passionne pas que pour les automobiles d’occasion. Il collectionne aussi des stylos, des verres publicitaires, des cendriers vintage. Son dernier coup de cœur est un piano Pleyel qu’il affectionne et qu’il nettoie lui-même.

Sounil, qui n’a toujours pas de voiture attitrée, rêve de s’offrir une Humber Hawk comme son père, qui en possédait une à l’époque. Pour cela, il revendra deux anciennes Mercedes.

Combien de temps encore compte-t-il continuer à acheter, vendre et échanger des voitures d’occasion ? «Le plus longtemps possible. Même jusqu’à ma dernière heure, si j’en ai la force…»