Publicité

Pravind Jugnauth, désigné PM: «Un jour bien noir pour le pays», dit Ramgoolam

21 janvier 2017, 23:24

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Pravind Jugnauth, désigné PM: «Un jour bien noir pour le pays», dit Ramgoolam

L'ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, le leader de l'opposition Xavier-Luc Duval et le leader du Mouvement patriotique Alan Ganoo ont réagi après que sir Anerood Jugnauth a annoncé qu'il démissionnait et que son successeur sera son fils Pravind. Une annonce faite lors d'un message diffusé à la télévision nationale et les radios, ce samedi 21 janvier.

«Si li pas ti ene moment grave, ti kapav rier», lance d'emblée Navin Ramgoolam. «Sa declaration la fer ki li ene jour bien noir dans le pays.» L'ancien chef de gouvernement estime que la famille Jugnauth «insulte l'intelligence» des Mauriciens. «Pe fer pays vine ene republique bananiere».

Une «trahison» selon Ramgoolam

Il trouve que «jamais in arrive sa dans auken pays democratique kot papa donne so piti poste Premier ministre sans passe par elections». Le leader du Parti travailliste voit cela comme une «trahison» du fait que jamais le peuple mauricien n'a voté pour «cet arrangement dynastique».

C'est totalement inacceptable dans une démocratie, juge Navin Ramgoolam. C'est pour cette raison qu'il fait appel à tous les Mauriciens «qui ont l'intérêt de notre pays à coeur» peu importe le bord politique de faire un front commun pour dénoncer «sa mascarade, sa arrangement dynastique, sa trahison la».

«L'histoire retiendra Pravind Jugnauth comme le Premier ministre l'imposte»

Le poste de Premier ministre n'est pas un héritage familial, insiste-t-il. «Bane Jugnauth pe passe zot linteret familial avant linteret de la nation mauricienne. Jamais ene Premier minis in passe par limposte pou vine PM. Nou pas ene monarchie.»

L'histoire se souviendra de Pravind Jugnauth comme d'une personne qui «n'a pas eu le courage» de passer par une élection pour devenir Premier ministre, fustige l'ancien Premier ministre. «L'histoire retiendra Pravind Jugnauth comme le Premier ministre l'imposte.»

«Jugnauth père, baby-sitter»

Analysant la nouvelle situation politique, Xavier-Luc Duval ironise: «Jugnauth père reste comme baby-sitter.» Il trouve que desormais, au sein du gouvernement, sir Anerood Jugnauth sera «relégué à la troisième place».

Le leader de l'opposition et du Parti mauricien social-démocrate prévoit que «la guerre des clans s'accentuera». Il soutient que «les actions de Pravind Jugnauth ces dernières semaines sont indignes d'un aspirant Premier ministre et nous font présager le pire pour l'avenir».

«Est-ce cela l'esprit de la démocratie?»

«Plus que jamais j'appelle à l'unité de l'opposition», exhorte Xavier-Luc Duval.

Pour sa part, Alan Ganoo trouve «louche» l'empressement avec lequel sir Anerood a entrepris cet exercice de passation des pouvoirs. Le leader du Mouvement patriotique s'explique: «Le Premier ministre n'a donné aucune raison à sa démission. Est-ce cela l'esprit de la démocratie?»