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Amirah Mamode Hossen: «Les Rs 220 millions de l’ancien PM ne me choquent pas»
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Amirah Mamode Hossen: «Les Rs 220 millions de l’ancien PM ne me choquent pas»
Elle a 28 ans, est une travailliste «diehard». Amirah Mamode Hossen est responsable de l’aile féminine du Young Labour au n° 3, Port-Louis Maritime–Port-Louis Est. Candidate battue aux élections municipales de 2012, elle était dans la rue trois jours durant, cette semaine, pour soutenir son leader, Navin Ramgoolam.
Que faisait une jeune mère de famille (NdlR, elle a un bébé de 16 mois) au milieu d’une foule révoltée, trois jours durant, au square Guy Rozemont?
J’étais là pour soutenir mon leader, Navin Ramgoolam.
Vous n’aviez rien de mieux à faire?
C’est mon devoir de soutenir mon leader. C’est pour cela que j’étais au quartier général (QG) du parti aux côtés d’autres travaillistes.
Que pensez-vous des «coups de veste» assénés par l’ancien ministre des Sports, Devanand Ritoo, à un membre des forces de l’ordre?
Nous vivons dans un pays démocratique. La police doit assurer la sécurité des gens et non pas les provoquer et les inciter à mal réagir. C’est déplorable. Il y avait beaucoup de femmes présentes aux Casernes, lundi. Nous avons fait preuve de discipline.
Ah? Les actes de Devanand Ritoo sont donc justifiés, selon vous?
Les policiers étaient en civil et il y avait aussi des membres du parti adverse qui étaient là pour nous provoquer. Comment faire la différence entre tout ce beau monde? La vidéo diffusée par Weekly (NdlR, visible sur la page Facebook de l’hebdomadaire ainsi que sur lexpress.mu) montre clairement que ce sont des policiers qui ont commencé.
Vous continuez à soutenir votre leader malgré les casseroles qu’il traîne?
Neuf charges retenues contre lui ont été rayées. Je suis convaincue du fait que les deux dernières seront elles aussi abandonnées par la justice.
Les images des Rs 220 millions cascadant des coffres-forts de votre leader ne vous ont pas choquée?
Nous étions en 2015. Rs 220 millions dans les coffres d’un ancien Premier ministre, cela ne m’a pas choquée. Surtout que cet argent allait être utilisé pour la construction d’un nouveau QG.
Vous y croyez vraiment à cette thèse?
Oui. Navin Ramgoolam en a déjà parlé. Et c’est facile de coller des étiquettes sur le dos des gens.
Le fait qu’il a favorisé certaines personnes qui lui étaient proches quand il était au pouvoir est tout de même du domaine public…
Tout le monde commet des erreurs. Il a reconnu les siennes et a payé lourdement pour cela. Le leader mérite une deuxième chance. Mais je suis d’avis que le favoritisme politique doit définitivement cesser. Ce sont de nouvelles idées et visions qui doivent primer.
Comment avez-vous atterri au Parti travailliste (PTr)?
C’était en 2005. J’avais 16 ans. J’ai pris l’initiative d’organiser une réunion d’activistes rouges chez moi, où j’ai pris la parole pour la première fois. La politique est quelque chose qui me tient à coeur. Même si j’ai été battue lors des élections municipales de 2012 à Port-Louis, alors que j’étais candidate sous la bannière rouge, je ne jette pas l’éponge. Je continue à me battre.
Et pour quoi, pour qui, vous battez-vous au juste?
Je veux qu’on fasse de la place pour les jeunes et les femmes surtout. Très peu d’entre elles s’intéressent à la politique active.
Sinon, comment s’est passée votre première rencontre avec Navin Ramgoolam?
C’était pendant la campagne municipale de 2012. Il était alors Premier ministre. Je le connaissais déjà mais c’était nos premiers échanges. Je me suis rendue à son bureau avec mon colistier, Didier Moutou.
Vous êtes dans le bureau de l’ancien Premier ministre. Quelle est la première chose qu’il vous dit?
Il m’a dit qu’il était fier de rencontrer une jeune comme moi. Surtout que, dans ma circonscription (NdlR, Port-Louis Maritime–Port-Louis Est), c’est très difficile pour une femme de se lancer en politique.
Que retenez-vous de cette rencontre?
Navin Ramgoolam est quelqu’un de très amical, avec qui l’on peut entamer une conversation. Il écoute. C’est quelqu’un de formidable.
C’est votre modèle en politique?
Oui. Shakeel Mohamed m’inspire aussi. C’est quelqu’un qui a du cran, qui est très amical et qui a une ouverture d’esprit. Il parle quand il le faut et il est là pour ses mandants. Il a une charmante personnalité.
Comment avez-vous fait connaissance?
En 2010, lorsque je suis venue travailler au n° 3. Depuis, j’ai toujours bénéficié du soutien de Shakeel Mohamed. Nous avons de bonnes relations. Je peux aussi compter sur le soutien de Shameem Cadamally, un ancien conseiller municipal qui coordonne les activités du Young Labour au no 3 aux côtés de Shakeel Mohamed.
En tant que jeune, que pensez-vous de la relève au sein du PTr?
On a besoin de jeunes mais il est aussi important d’avoir des personnes qui ont de l’expérience. Le leader est quelqu’un qui a toujours mis en avant des jeunes.
C’est donc Navin Ramgoolam lui même qui doit briguer le poste de Premier ministre aux prochaines élections?
Bien sûr.
Il n’y a personne d’autre qui pourrait lui succéder à la tête du parti?
Je ne vois pas qui, pour l’instant. Il est le seul leader et personne d’autre ne pourra le remplacer.
Et pour après?
(Agacée) Je ne vous le dirai pas.
Allez, vous avez votre petite idée, non?
Oui, mais je ne vous dirai rien.
Est-ce Shakeel Mohamed?
(Rires) C’est vous qui le dites…
Personne ne vous a dit que vous avez un faux air d’une personne qui était jusqu’à tout récemment recherchée par Interpol, en Italie?
(Rires) Non. Vous rigolez là. Certainement pas. Ça n’a rien à voir.
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