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Polygamie: la dure réalité des «autres» épouses
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Polygamie: la dure réalité des «autres» épouses
Farheen (prénom modifié) a 38 ans. Et, il y a 12 ans, elle a épousé un homme marié... Pourtant, elle ne manquait de rien. Les finances allaient bien. Son physique est loin d’être ingrat. Alors qu’est-ce qui l’a poussée à accepter cette situation ? «Ziska zordi mo pa ankor gagn konpran momem. Si c’était à refaire, j’y réfléchirais à deux fois, c’est certain !»
Avant le mariage, les promesses et les belles paroles de son amoureux lui faisaient tourner la tête. «Mais une fois qu’on est pris dans les filets, on voit la réalité en face», lâche Farheen, aigrie. Pour se consoler, elle pense à ses deux enfants.
Deux. Un chiffre qui la poursuit, décidément. De toute façon, elle passe toujours en deuxième position. «Je pensais que l’autre et moi, nous serions sur un même pied d’égalité. C’est loin d’être le cas.» Les désillusions sont grandes.
Le problème, selon Farheen, c’est que son époux se sent «redevable» envers la première épouse. «Elle lui a accordé la permission de se remarier, alors il lui en est reconnaissant.» Dans d’autres cas, estime-t-elle, si «le mari se passe la corde au cou sans le consentement de la reine de la ruche, il se sentira mal et essaiera par tous les moyens de se racheter». Dans les deux cas, fait valoir Farheen, c’est «l’autre femme» qui est perdante.
Le quotidien, pour la trentenaire, est invivable. Sa rivale, parce que c’en est une, a la mainmise sur tout. «J’ai l’impression d’être un jouet. À chaque fois que mon mari m’offre quelque chose, il faut qu’il lui offre la même chose. Sauf que cela ne marche pas dans l’autre sens…»
«Bé to pann pran so mari twa ?»
La situation se complique davantage quand on aborde le dossier des enfants. «Des fois, je paie des voyages à mes enfants. Avec mon argent. Mais l’autre épouse exige que ce soit mon mari qui le fasse quand il s’agit de ses enfants», poursuit-t-elle. Le même scénario s’est produit lorsque Farheen a acheté un portable pour ses gamins.
Et puis «ses enfants à elle viennent chez moi, ils fouillent partout. Une fois, ils étaient même venus prendre mon lecteur DVD car le leur ne marchait pas». Lorsqu’elle a refusé, la réponse des enfants a été celle-ci : «Bé pou nou papa mem sa !» La réaction du père ? «Il a coupé court à mes protestations. Et m’a dit que c’était leur façon à eux de lui exprimer leur amour.»
Qu’en est-il des sorties en famille ? «Ils sortent parfois tous les deux, en amoureux. Mais quand c’est mon tour, la première épouse trouve toujours le moyen de s’immiscer entre nous. Quitte à utiliser les enfants.» Résultat des courses : les moments d’intimité entre Farheen et son mari son rares, très rares. Sans parler de la fréquence des relations sexuelles…
Malgré ce qu’en pensent les autres, malgré cet imbroglio, Farheen a toujours été une femme indépendante, tient-elle à préciser. Alors, il y a quelques années, avec l’aide de sa mère, elle a ouvert un magasin. Même là, petit à petit, la première épouse a commencé à y «fourrer son nez». Chose qui la mettait hors d’elle. La réponse de son mari, quand elle lui en fait part ? «Bé to pann pran so mari twa ?»
Une phrase qui résume bien les ménages à trois, conclut Farheen.
Et les hommes dans tout ça ?
<p>Il a deux épouses. Il célèbre également les mariages religieux et unit les hommes à leur deuxième ou troisième épouse. <em>«Je connais très peu de polygames qui sont heureux. Dans plus de 90 % des cas, cela se termine par un échec.»</em></p>
<p>La raison : les femmes ont beaucoup de mal à supporter un tel contexte. S’il a lui-même décidé de choisir une deuxième femme, c’est que son premier mariage battait de l’aile. De fil en aiguille, <em>«la famille de ma première épouse a fait pression sur ma deuxième épouse pour qu’elle parte».</em></p>
<p>Que pense-t-il de la loi qui autorise l’union d’un homme avec plusieurs femmes ? Pour notre interlocuteur, les justifications sont surtout sociales. <em>«Si quelqu’un a les moyens de subvenir aux besoins d’une femme, cela est bénéfique pour la société.»</em></p>
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