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Recherche médicale: Maurice autorisera bientôt les essais cliniques sur les animaux
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Recherche médicale: Maurice autorisera bientôt les essais cliniques sur les animaux
Trois ans après l’annonce du Pre-Clinical Research Bill, les essais cliniques sur des animaux à Maurice deviendront une réalité. En effet, le ministre de l’Agro-industrie promulguera bientôt les Animal Welfare (Experiment on Animals) Regulations sous l’Animal Welfare Act.
Ces réglementations, qui seront rédigées avant publication dans la Government Gazette, selon une décision prise au Conseil des ministres vendredi, ouvriront la porte à l’implantation de laboratoires étrangers comme locaux.
Le ministère de l’Agro-industrie mettra en place des garde-fous pour contrôler les expérimentations sur les animaux. Les laboratoires dûment enregistrés devront faire part des types d’expérience qu’ils veulent entreprendre sur les singes, les rats et d’autres animaux.
Tests douloureux interdits
Ces sociétés devront indiquer si ces expériences seront sans récupération, légères, modérées ou sévères. Dans le premier cas, l’animal sera testé sous anesthésie. Après le test, l’animal sera achevé au moyen d’une dose élevée d’anesthésie. Des tests douloureux sur les humains sont interdits. Les normes internationales doivent s’appliquer.
Ces laboratoires devront faire connaître au ministère de tutelle dans quel cadre les animaux seront utilisés et sur quels types de projet expérimental. Toutefois, ces sociétés devront au maximum utiliser très peu de sujets vivants pour leurs examens. Un Animal Care and Use Committee devra être mis en place pour assurer un contrôle sur ces travaux et pratiques.
Annoncé dans le Budget 2013, le Pre-Clinical Research Bill n’a pas été présenté au Parlement jusqu’ici. Ce projet de loi visait à «assurer la participation de Maurice à toute une gamme d’activités liées à la recherche médicale». Notamment sur des macaques crabiers, une espèce prisée car largement libre de pathogènes.
La British Union for the Abolition of Vivisection a entamé depuis 2010 une campagne pour que Maurice cesse d’exporter des primates vers le Royaume-Uni. Celle-ci ciblait les touristes britanniques. Surtout après que des éleveurs ont obtenu leurs permis à ce propos. Lors de l’introduction du projet de loi, l’ONG Save Our Monkeys avait interpellé les députés.
L’exportation de primates à des fins d’expérimentation a permis à Maurice d’engranger Rs 2 milliards depuis 2012. Plus de 24 000 singes à longue queue ont été importés par des laboratoires aux États-Unis, en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Allemagne, au Canada, au Mexique et à Singapour.
«L’expérimentation n’est pas nécessaire»
Les organisations de protection des animaux montent au créneau. Mardi 31 janvier, Cruelty Free International a pris position contre la décision du Conseil des ministres. Michelle Thew, «Chief Executive Officer» (CEO) de l’organisme, s’insurge contre ces réglementations dans un communiqué. «Autoriser des expérimentations sur des animaux à Maurice va porter davantage atteinte à l’image du pays. Maurice se positionne comme un pays paradisiaque. Le gouvernement doit prendre des mesures pour réduire les souffrances de ces singes. L’installation de laboratoires aura l’effet contraire», a fait ressortir la CEO.
L’ONG Sitwayen Animal, à travers sa porte-parole, Meera Appadoo, dénonce aussi cette décision du Conseil des ministres. Elle craint que l’élevage de singes ne double avec l’arrivée de ces laboratoires. «L’expérimentation médicale sur les animaux n’est pas nécessaire. Car dans 95 % de cas, ce sont des échecs. Cette législation ouvre la porte pour que des sociétés fassent leurs expériences à Maurice. À l’étranger, des laboratoires ont dû fermer à cause des mesures prises pour protéger les primates. Mais aussi, des compagnies aériennes ne veulent plus transporter des singes à bord. Nous explorons des avenues pour contester cette décision», déclare Meera Appadoo à «l’express».
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