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Christine Lagarde appelle à la vigilance face à l’expansion des banques
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Christine Lagarde appelle à la vigilance face à l’expansion des banques
La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a tiré la sonnette d’alarme mercredi 1er février, lors de la conférence panafricaine. Elle a invité à la vigilance face à l’accroissement des activités bancaires transfrontalières en Afrique. Pour preuve, une dizaine de banques africaines sont déjà présentes dans une dizaine de pays sur le continent.
Si la présence de banques panafricaines ouvre des débouchés et profite à l’économie des pays où elles sont implantées, elle exerce parallèlement de fortes pressions sur les régulateurs. Raisons avancées : capacité de supervision limitée dans des pays d’accueil, absence de données bancaires et contraintes liées aux flux d’informations et aux secrets bancaires. Ce qui ne peut que nuire à la coopération entre les instances de supervision des pays d’origine et ceux d’accueil.
Lourd fardeau
Christine Lagarde a cité, comme exemple, les sociétés holding basées dans un pays avec des filiales dans d’autres pays et qui sont soumises à la réglementation des pays hôtes. «Il n’y a aucun doute qu’une telle situation impose un lourd fardeau sur les superviseurs des compagnies» a-t-elle déclaré. D’ajouter qu’avec le ralentissement de la croissance économique africaine, les choses se corsent davantage.
Toutefois, la directrice du FMI s’est réjouie que des banques panafricaines aient établi des collèges de surveillance dans certains pays du continent. Cela, en vue d’évaluer des risques d’une manière compréhensible au niveau des institutions.
Problématique pas limitée à l’Afrique
Certes, la problématique liée aux activités bancaires transfrontalières n’est pas limitée à l’Afrique. Déjà, une année après la crise financière internationale, le secteur financier demeure toujours fragile à l’échelle planétaire, alors même que la communauté internationale continue toujours à se focaliser sur le programme de réformes.
Christine Lagarde a noté que les expériences de ré- forme au niveau de l’Union européenne, du Royaume-Uni et des États-Unis peuvent guider l’Afrique dans sa démarche de réglementer, voire de superviser les activités bancaires transfrontalières.
Cadre renforcé de réglementation
Se référant à quelques-unes de ces expériences, la directrice du FMI a insisté sur la nécessité de doter des groupes financiers engagés dans des opérations transfrontalières d’un cadre renforcé de réglementation et de surveillance. Cela pour éviter l’exemple de deux banques, Royal Bank of Scotland et Lehman Brothers et d’une institution non bancaire, AIG, qui se sont écroulées dans le sillage de la crise financière de 2008. «À l’époque, on disait qu’elles étaient too big to fail», a-t-elle souligné. Ce qui implique un échange d’informations entre les régulateurs en Afrique.
Autre leçon à tirer de la crise financière : celle portant sur des occasions où tous les efforts s’avéreront insuffisants pour régler les risques systémiques des banques transfrontalières. Il serait nécessaire d’accorder des pouvoirs aux régulateurs pour fermer une banque.
Christine Lagarde a estimé que les règles de supervision transfrontalières dépendent de l’expertise technique. D’où l’assistance du FMI pour que les États «build capacity» face aux changements rapides dans ce secteur.
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