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Santé : La chirurgie des obèses au secours des diabétiques
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Santé : La chirurgie des obèses au secours des diabétiques
Depuis les années 50, les chirurgiens ont recours à la chirurgie bariatrique pour faire maigrir les personnes obèses. Elle est désormais une option pour les diabétiques. Le point avec le Dr Pravish Sookha, chirurgien bariatrique opérant par cœlioscopie à la Clinique du Nord.
Cette chirurgie, que l’on nomme depuis peu la chirurgie métabolique ou du diabète, a été présentée en Medical Update à la fin de décembre par le Dr Sookha et le Dr Mukesh Sooknundun, directeur de la Clinique du Nord. Comme le font remarquer ces deux médecins, l’obésité a pris de l’ampleur aussi bien chez les adultes que chez les adolescents dans le monde. Une personne caucasienne est considérée obèse lorsque son indice de masse corporelle (IMC) – qui se calcule par le poids en kilogrammes divisé par la taille en mètres carrés –, est supérieur à 30. Chez les populations d’Asie Pacifique, on considérait jusqu’à tout récemment que des personnes étaient obèses lorsque leur IMC était supérieur à 27,5. Cet IMC a récemment été revu à la baisse dans leur cas, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas dépasser 21.
Beaucoup de maladies sont associées à l’obésité, à savoir le diabète, les maladies cardiovasculaires, les complications rénales, les troubles oculaires et certains types de cancer, notamment de l’estomac. Cet état peut aussi occasionner des troubles psychiatriques.
Si la chirurgie bariatrique remonte au début des années 50, elle a beau- coup évolué depuis. Aujourd’hui, on la pratique sous cœlioscopie, c’est-à- dire que le chirurgien intervient par le biais de quatre petites incisions d’un centimètre chacune dans le ventre. Le Dr Sookha est habilité à pratiquer le Single Incision Laparascopic Surgery, c’est-à-dire qu’il inter- vient par l’orifice naturel qu’est le nombril. Ce qui limite au maximum la nécessité de transfusion sanguine, minimise les risques de complications, réduit l’hospitalisation, favorisant une reprise rapide des activités courantes. Sans compter un coût moindre.
Quatre types de chirurgie bariatrique existent : la pose de l’anneau gastrique, le pontage gastrique, la sleeve gastrectomy et la gastroplication verticale. Le chirurgien recommande généralement la pose de l’anneau gastrique, qui empêche une grande absorption de nourriture, dans le cas d’adolescents en surpoids et obèses. Cette procédure est réversible. L’inconvénient noté durant la dernière décennie par rapport à cet anneau gastrique est que 30 % des anneaux posés s’érodaient dans l’estomac, causant des infections. Ils ont dû être enlevés. Si une adolescente, qui a un anneau gastrique dans l’estomac, est enceinte, le chirurgien ouvrira l’anneau afin que la mère et son bébé puissent être convenablement alimentés.
Le pontage gastrique, mélange de chirurgie mal absorptive et restrictive, consiste à couper l’estomac et à diviser les intestins pour diminuer l’absorption des aliments. Cette intervention donne d’excellents résultats car le sujet n’a plus faim. S’il se force à manger, un dumping syndrome peut en résulter, c’est-à-dire qu’il aura des vomissements et de la diarrhée.
La sleeve gastrectomy est une chirurgie restrictive hormonale qui consiste à enlever 75 à 80 % des parties de l’estomac secrétant l’hormone digestive ghréline, qui stimule l’appétit. Comme le volume de l’estomac a été réduit et que l’hormone ghréline a été ramenée à son niveau le plus bas, la personne peut consommer seulement 125 grammes de nourriture par jour. Le Dr Sookha déclare que cette intervention est celle qui est la plus pratiquée en Europe.
La gastroplication verticale, qui est la chirurgie la plus récente, consiste à plier et clipper l’estomac pour réduire son volume. Elle convient aux personnes qui ne veulent pas qu’on leur enlève une partie de l’estomac. Elle est moins coûteuse que la sleeve gastrectomy.
«Étendre la chirurgie bariatrique aux diabétiques est à l’étude.»
Appelé à dire combien de kilos sont lestés après ces interventions, le Dr Sookha déclare que tout dépend de l’excédent à perdre. «Mais cela peut aller de 10 à 125 kg excédentaires de perdus.»
Il souligne qu’en 2015, lors d’une conférence londonienne réunissant des chirurgiens et des diabétologues de tous les pays, la question de l’élaboration d’un protocole destiné à étendre la chirurgie bariatrique aux non-obèses et aux diabétiques a été longuement évoquée. Il a en effet été noté que le pontage gastrique appliqué sur de gros mangeurs de sucres donnait d’excellents résultats. «L’élaboration d’un tel protocole est sérieusement à l’étude», a précisé le Dr Sookha.
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