Publicité

Oumar Kholeegan: «La mairie a agréé la demande du MMM pour le meeting du 1er-Mai»

11 février 2017, 18:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Oumar Kholeegan: «La mairie a agréé la demande du MMM pour le meeting du 1er-Mai»

La mairie de Port-Louis a rejeté la demande de Rezistans ek Alternativ de tenir sa manifestation pour contester la passation de pouvoir au Jardin de la Compagnie. Le maire, Oumar Kholeegan affirme que c'est le conseil dont il fait partie qui en a décidé ainsi. Ce dernier s'explique...

Vous vous êtes fait de nouveaux amis ?

(Long silence) C’est comme ça tous les jours.

Stephan Gua, Ian Jacob, Jean Yves Chavrimootoo… Ces noms vous parlent ?

(Il acquiesce d’un signe de tête) De Rezitans ek Alternativ (REA). Je les connais. Il ne faut pas oublier que je suis actif en politique depuis 2002.

Leur parti vous traîne devant la National Human Rights Commission et l’Equal Opportunities Commission ?

Nous sommes dans un État de droit. J’ai donné mes explications et s’il faut le refaire devant d’autres instances, je le ferai. Pour ma part, je dors sur mes deux oreilles.

Alors, de qui vient l’ordre d’interdire à REA de tenir son rassemblement au Jardin de la Compagnie ?

Je le précise, je n’ai reçu d’ordre de personne. C’est le conseil, dont moi, qui en a décidé ainsi.

Pour quelle raison ?

Le Jardin de la Compagnie, propriété de la mairie, est destiné au public. Depuis que nous sommes là, nous avons introduit une politique. Ce n’est pas un règlement écrit mais une policy decision qui consiste à n’y autoriser que des événements culturels et touristiques, comme Porlwi by Light, ou encore des campagnes de sensibilisation contre la drogue et le SIDA. Il existe d’autres endroits pour les rassemblements politiques.

Par exemple ?

Port-Louis a vu une manifestation sur le même sujet (NdlR, la passation de pouvoir entre sir Anerood Jugnauth et son fils) le 27 janvier. Si REA veut faire une marche de protestation dans la rue, la mairie n’y verra aucune objection. Bien sûr, il y aura des conditions rattachées, comme l’autorisation de la police. D’ailleurs, nous venons d’approuver une demande du Mouvement militant mauricien (MMM) pour leur meeting du 1er-Mai devant la mairie. Si le MMM avait demandé le jardin, on aurait refusé.

Pour le MMM, est-ce une décision indépendante de vous, du conseil ou est-ce que le mot d’ordre est venu d’en haut ?

 Il n’y a pas eu d’ordre d’en haut. J’ai moi-même vérifié le but de leur demande. C’était pour leur meeting du 1er-Mai. Leur demande est passée comme une lettre à la poste. D’ailleurs, la mairie leur a déjà répondu.

À la radio, on vous a bien entendu dire que vous n’êtes pas d’accord avec la position de REA, d’où cette décision ?

Le journaliste m’a posé plusieurs questions, dont une qui est venue après, me demandant si je suis d’accord avec la position des partisans de REA sur la passation de pouvoir. J’ai répondu que je ne partage pas leur avis. Mais ce n’est pas à cause de cela que leur demande a été refusée. Je le redis, si c’était pour une marche dans la rue, nous aurions accepté. C’est malheureux que les gens prennent cela pour de la dictature. Ce n’est pas le cas.

Et si demain, votre parti, le Mouvement socialiste militant (MSM), vous fait la même demande que REA, quelle sera la réponse ?

Elle sera la même, c’est-à-dire non. Ensuite, il ne faut pas oublier qu’en 2007, le MSM et le MMM avaient tenu une marche de protestation lorsqu’il y a eu des changements en ce qui concerne les subventions sur les frais d’examens. J’y étais. On était dans la rue à la Chaussée et la porte du Jardin de la Compagnie était fermée.

Aviez-vous fait une demande pour que le rassemblement se tienne dans le jardin ?

Oui. Puis, même si ce n’était pas le cas, pourquoi la porte du jardin était-elle fermée à cette heure-ci ?

Hormis la police, faut-il absolument le feu vert de la mairie pour tenir une marche ou autre manifestation dans les rues de Port-Louis ?

Pour les rues qui concernent la mairie, bien sûr. La mairie approuve avec des conditions avant que la police ne prenne le relais. La police va demander cette autorisation avant d’accorder son feu vert. Par contre, pour les rues classifiées, il revient à la Road Development Authority de donner son accord.

Le Parti travailliste et le Parti mauricien social-démocrate ont-ils nécessité l’approbation de la mairie avant leur rassemblement conjoint du 27 janvier ?

 Non, parce que la marche s’est déroulée le long des rues classifiées, c’est-à-dire à la Place d’Armes et à la rue sir Seewoosagur Ramgoolam notamment.

Avant REA, à quand remonte la dernière fois que la mairie a refusé, sous votre mandat, une requête de citoyens pour l’utilisation du Jardin de la Compagnie ?

 C’était en 2015. Nous venions d’être élus. Ce n’était pas pour un rassemblement politique mais pour une grève de la faim. La mairie avait refusé.

Y a-t-il eu des demandes précédentes pour un rassemblement politique au jardin depuis que vous êtes là ?

Aucune demande antérieure de ce genre.

Et la dernière fois que vous avez dit oui pour un rassemblement quelconque dans le jardin ?

Le 1er février pour commémorer l’abolition de l’esclavage. Les Verts fraternels, également un parti politique, y étaient pour un dépôt de gerbes.