Publicité

Ashley Kamanah: les kalaminndas du papa sans barbe

11 février 2017, 15:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ashley Kamanah: les kalaminndas du papa sans barbe

Elles sont fondantes. Elles sont attirantes. Elles, ce sont ces boules de sucre affectueusement appelées kalaminndas. Celui qui les façonne, les bichonne ? Ashley Kamanah, 37 ans. Qui, après un parcours semé d’embûches qui aurait pu le rendre amer, voit la vie en rose, comme la couleur de ses barbes à papa.

Avant de tomber dans la centrifugeuse, il a touché à tous les métiers. Il a ainsi été marchand ambulant et vendeur de légumes. «Kan mo ti zanfan, laz 12 an parla, mo ti pé al travay boulanzri weekend apré al lékol lindi.»

Mais le dur labeur ne lui a jamais fait peur, dit-il. «Disan traser koul dan lavenn.» Le compte en banque, lui, a reçu plusieurs perfusions. Et puis, plus tard, il s’est acheté une Moris Minor. «Ti bizin pran enn loan apré léres payé Mammouth», se rappelle l’habitant de Goodlands, avec un sourire attendri. Il se lance alors dans la vente de fruits.

Seul pépin : il s’agit d’un travail saisonnier. «Letsi tousala pa gagn toulétan. Sovsouri poz problem. Mo ti pé anvi enn travay stab, ki kapav fer larzan rantré toulézour.» De fil en aiguille, ou plutôt d’épi en «labarb», il s’est mis à explorer d’autres contrées. «Monn asté masinn popkorn, koumans débrouyé.»

Les affaires se sont alors mises à fleurir comme un champ de maïs après l’épandage de fumier. «Apré, pandan enn voyaz, monn gagn lidé koumans fer kalaminndas.» Depuis, des «machines», il en a plusieurs, dans divers centres commerciaux à travers le pays.

Le chiffre d’affaires mérite-t-il de faire labous dou ? Difficile de lui extorquer des informations à ce propos. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir insisté. «Dans les affaires, il y a toujours des hauts et des bas.» On aura ensuite droit à un cours indigeste sur l’économie, le taux de croissance, la banque de Maurice, etc.

D’accord, mais à combien se vend une barbe à papa ? La note laisse-t-elle un goût salé en bouche ? Rs 35. Mais attention, «li spésial net sa. Nou pa servi disik normal. Baton-la style net. Form sapin. Kan kliyan trouv sa, so lédan déor». Pour éviter qu’elles ne pourrissent, ce concentré de sucre est bien entendu à consommer avec modération.

S’il y a bien une chose dont Ashley se délecte, c’est de l’amour de sa petite famille. Et surtout de ses deux enfants, âgés d’un an et de 14 ans. Sa force, il les puise de ses bouts de chou, souligne le papa gâteau tout en se frottant le menton sans barbe. Son temps libre, il le passe avec eux.

Les plans pour l’avenir ? Continuer à se battre pour accomplir ses rêves. En investissant dans d’autres «appareils» qui fabriquent des nuages sucrés. Et viser les étoiles, toujours.