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Imran Dhannoo : «Notre pays compte plus de 6 000 héroïnomanes»

13 février 2017, 17:30

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Imran Dhannoo : «Notre pays compte plus de 6 000 héroïnomanes»

Comment expliquer que l’héroïne soit toujours aussi présente à Maurice ?

Il y a plusieurs facteurs qui sont reliés. La police fait son devoir pour combattre le trafic, mais la drogue continue de rentrer dans le pays que ce soit par voie aérienne, maritime, ou à travers les cavités corporelles. Le trafic est soutenu par diverses personnes en raison de l’attrait monétaire que cela représente.

Y a-t-il beaucoup d’usagers de drogues dans le pays ? D’où viennent-ils ?

Notre pays compte plus de 6 000 héroïnomanes réguliers. Il faut ajouter à cela un nombre grandissant d’usagers de drogue synthétique. Et il y a plus de 200 000 consommateurs de gandia. Il y a un rajeunissement des toxicomanes au fil des années. Ils viennent de tous les milieux. Mis à part la féminisation de la clientèle, le commerce de la drogue s’est répandu au-delà des périphéries des grandes villes, comme c’était le cas dans les années 80. J’ai reçu 59 demandes de traitement en janvier 2017. Vingt-six de ces personnes viennent de régions rurales, 23 sont issues de la capitale, et 10 des basses Plaines-Wilhems. Quarante d’entre elles ont déjà essayé de la drogue synthétique.

Est-ce que la commission d’enquête de Lam Shang Leen est une bonne chose ?

Oui, c’est une très bonne initiative pour combattre la prolifération de drogues, mais il faut qu’il y ait une suite. Les recommandations de la commission d’enquête doivent être étudiées et faire l’objet de consultations de la part des personnes concernées. Il est vital que des actions appropriées suivent le pas sinon cela n’aura servi à rien d’avoir tant investi dans des auditions et des enquêtes.

La fermeture de la NATReSA a-t-elle rendu orphelines des ONG telles que votre centre ?

Cette fermeture précoce a été un coup dur. L’agence avait pour rôle de conseiller le gouvernement par rapport à la toxicomanie. Il n’y avait qu’à remettre la NATReSA dans la bonne direction et non cesser ses activités. J’espère que le nouveau ministre de la Santé, Anwar Husnoo, sera à l’écoute comme il l’a toujours été.

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