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Aviation: le retrait d’AirAsiaX était «prévisible» selon les opérateurs
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Aviation: le retrait d’AirAsiaX était «prévisible» selon les opérateurs
Cinq mois après avoir atterri à Maurice, AirAsiaX a décidé de se retirer de l’aventure. Le 25 mars, la compagnie aérienne low-cost effectuera son dernier vol au départ de Maurice vers Kuala Lumpur. Une décision qui était «prévisible», selon plusieurs acteurs du secteur de l’aviation.
«Le potentiel de croissance de ce marché n’est pas conséquent. Tous les opérateurs qui ont desservi ces lignes le savent», confie un ancien cadre de la compagnie d’aviation nationale. C’est la raison pour laquelle Singapore Airlines et Malaysian Airlines ont abandonné les vols pour faire du code sharing ( plusieurs compagnies se partageant des sièges sur un même vol) avec Air Mauritius.
Sur l’Asie, la demande a toujours été dans un seul sens. «Mettre l’offre devant les consommateurs ne crée pas forcément la demande», indique l’ancien cadre. Selon lui, AirAsiaX est arrivé pendant une période de pointe et a comblé le trou laissé par l’abandon des vols directs sur la Malaisie à cause du couloir aérien.
Selon nos informations, AirAsiaX devait recevoir un incentive, soit des frais aéroportuaires réduits s’il arrivait à transporter plus de 10 000 touristes à Maurice par an. Le Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie, Benyamin Ismail, avait affirmé être «confiant de remplir les sièges» en juin 2016.
Secteur dynamique
Toutefois, il s’avère que les Mauriciens ont davantage bénéficié des vols d’AirAsiaX que les touristes. «Les Mauriciens ont plus profité de ces vols que les touristes. C’est peut-être ce qui a poussé la compagnie lowcost à prendre cette décision», explique Anil Gayan, ministre du Tourisme.
La situation n’est guère inquiétante, estime-t-il, indiquant que le secteur de l’aviation est dynamique et que les changements de configuration sont courants. «Le tout est de trouver le moyen d’attirer davantage de touristes, tout en préservant les facilités de voyage pour les Mauriciens.» À hier soir, le ministre était en négociation pour une rencontre avec la direction d’AirAsiaX en Malaisie.
La présence de cette compagnie n’a-t-elle pas affecté les opérations d’Air Mauritius (MK) ? Prem Sewpaul, porte-parole de MK, confie que la compagnie d’aviation nationale «n’a pas noté de baisse dans ses opérations sur la route Singapour-Kuala Lumpur». C’est le contraire qui se serait produit. «Il y a eu une croissance conséquente.»
Selon lui, MK a dû mettre quatre vols supplémentaires pour la période décembre-janvier. «Bien avant la nouvelle du retrait d’AirAsiaX, nous étions en train d’étudier la possibilité d’un quatrième ou cinquième vol sur Singapour-Kuala Lumpur.»
Pour Megh Pillay, ancien CEO de MK, «il était prévisible qu’AirAsiaX abandonne notre destination si la demande n’y était pas. Et même l’opérateur low-cost qu’il est, ne pourra couvrir ses frais opérationnels sans injection massive de subsides et autres primes d’incitation». D’ajouter que «ouvrir notre marché à un tel operateur en période de pointe, sachant qu’il partira dès la première basse saison, permet un écrémage de marché, qui ne peut qu’être préjudiciable»
Le journal The Independent (Singapour) dans son édition en ligne du lundi 13 février indique, lui, que la décision d’AirAsiaX de cesser ses activités vers Maurice pourrait être due à la pression infligée par des groupes ethniques locaux. «But sources told the independent.sg the sudden decision could be due to peer pressure by local ethnic groups, lobbying to the authorities in Mauritius to stop the highly successful flights», peut-on y lire.
A savoir qu’AirAsiaX était la seule compagnie aérienne à offrir des vols directs Malaisie-Maurice après qu’Air Mauritius eut arrêté ses vols directs l’année dernière.
Troisième trimestre: bénéfices de 12,6 millions d’euros pour MK
<p>Air Mauritius affiche des bénéfices nets de 12,6 millions d’euros pour le troisième trimestre se terminant au 31 décembre 2016. Ce chiffre constitue une hausse de 16 % par rapport à la période correspondante en 2015, soit 10,5 millions d’euros. Du coup, les résultats financiers pour les neuf mois ont été améliorés, avec des bénéfices nets totalisant 28,1 millions.</p>
<p>Par ailleurs, le bilan intérimaire de MK montre que le nombre de passagers a augmenté de 7 % pour passer à 450 188, comparativement à 418 188 pour la même période en 2015. Idem pour le nombre de sièges offerts, qui a connu une hausse de 7,5 % pour atteindre 586 002 sièges. Le taux de remplissage est, lui, passé de 80,6 % à 81,1 %. Toutefois, le taux de rendement a accusé une baisse de 6 % pour la période correspondante en 2016.</p>
<p>En revanche, les fonds propres, qui s’étaient fortement réduits ces dernières années en raison des pertes liées au «hedging», ont enregistré une forte hausse, soit près de 43 %, pour se chiffrer à 117 millions d’euros au 31 décembre 2016.</p>
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