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Ces coupures d’eau qui persistent
Déjà trois semaines que les habitants ont des difficultés à s’approvisionner en eau potable. Une situation qui devient de plus en plus invivable pour eux. Ils envisagent de manifester.
Il est presque midi mais le village de Camp-de-Masque est anormalement calme. Pour cause, la routine de ses habitants a été chamboulée depuis environ trois semaines, à cause des coupures d’eau. Ainsi, selon Manoj Ramrup, conseiller du village et représentant du conseil de district de Flacq, «beaucoup sont en train de dormir car ils se sont réveillés à 4 heures du matin pour faire des réserves d’eau»
En effet, les tâches ménagères débutent très tôt le matin car les habitants n’ont plus accès à l’eau durant le reste de la journée et doivent attendre le lendemain matin pour pouvoir s’approvisionner à nouveau. «Nous avons déjà fait face à des coupures auparavant, mais jamais comme cela», indique le conseiller.
Une situation que les habitants arrivent difficilement à endurer. Ils envisagent de manifester si cela persiste. Berty Gopal, qui œuvre dans la construction, explique que la fourniture d’eau débute à 4 heures pour s’arrêter à 8 heures du matin, ce qui affecte son travail. «On n’arrive plus à travailler comme il faut. Tout est au ralenti.»
Pour Sangeeta Mookteeram et son fils Kumar, tout leur quotidien a été bousculé. «On ne peut plus vivre dans cette situation, surtout avec les enfants. Il fait très chaud mais on n’arrive plus à prendre la douche ou à s’occuper des tâches ménagères, comme faire à manger, convenablement», déplore-t-elle.
De ce fait, les plaintes ne cessent d’augmenter avec les coupures d’eau sévères. Michel Anthony, conseiller du village, affirme que les habitants viennent le rencontrer tous les jours pour se plaindre. «Je n’arrête pas de téléphoner sur la hotline 170 mais la situation reste telle quelle. Un jour, un appel m’a coûté plus de Rs 50», souligne-t-il.
Plaintes incessantes
Le conseiller nous fait comprendre que cette situation n’affecte pas tout le village. «Nous avons un réservoir non loin d’ici, à l’Unité, mais celui-ci ne fournit pas assez d’eau pour tout le village.» Les rues les plus touchées par les coupures sont Balance John, Vishwanath lane et Camp Sonar.
Un autre habitant de Camp-de-Masque, Jean Luc Gopal, soutient, pour sa part, que des cadres de la Central Water Authority (CWA) lui avaient expliqué que la fourniture est interrompue à cause d’un problème d’eau boueuse et de pompe. «On m’avait dit que la situation allait s’améliorer, mais cela n’a jamais été le cas.»
Devegi Mogen, elle, confie qu’elle a dû célébrer le Thaipoosam Cavadee, la semaine dernière, en achetant de l’eau. «On a dépensé beaucoup d’argent car nous avions aussi organisé un dîner avec plusieurs invités. Et la CWA ne nous a même pas envoyé de camion-citerne pendant les dix jours de jeûne.»
Même son de cloche du côté de la famille Heera, qui affirme avoir des craintes quant à la fête Maha Shivaratree qui approche. «Il y aura des prières au temple du village. Nous ne savons pas comment nous allons faire», indique Shanti Heera. «Les autorités doivent nous comprendre. Nous avons sollicité l’aide de plusieurs députés mais nos appels sont restés sans réponse», s’insurge l’un des habitants du village.
Interrogé hier, un porte-parole de la CWA a affirmé que des dispositions ont été prises pour venir en aide aux habitants. Des camions citernes devraient bientôt être envoyés au village.
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