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Pierre d’Unienville: «Les commerçants sont les seuls à subir la baisse du taux d’intérêt»
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Pierre d’Unienville: «Les commerçants sont les seuls à subir la baisse du taux d’intérêt»
Toutes les agences de financement des ventes à tempérament ont fui. Sauf Cim Finance qui, en position de monopole, fait l’objet d’une enquête. Les consommateurs semblent y gagner, alors que les commerçants pâtissent.
Quelle est votre lecture de l’impact de la baisse de 19% à 12% du taux d’intérêt sur les ventes à tempérament en 2015 et de l’enquête subséquente sur Cim Finance (Cim)?
La baisse des taux d’intérêt a bénéficié principalement au consommateur. C’est bon. Cim Finance a compensé la baisse en augmentant les frais de dossier réclamés aux commerçants, qu’ils nomment pudiquement merchant discount mais qui est en fait bien un merchant fee. Il reste que, même pour CIM, le fameux fee ne peut probablement pas compenser complétement le manque à gagner. Cependant, le problème pour les commerçants vient justement de cette baisse-là.
Comment le recours à une baisse du taux d’intérêt sur la vente à tempérament devrait-il être fait?
Est-ce au gouvernement de fixer le taux d’intérêt? Prenons le cas des cartes de crédit ou des emprunts hypothécaires: ce sont les banques qui fixent le taux. Or, précisément, les taux sur les cartes sont beaucoup plus élevés. Ce qui me pousse à penser, à tort ou à raison, que quelque chose ne tourne pas rond au niveau de l’échelle des taux d’intérêt. Les risques sont les mêmes mais les taux différents.
Le gouvernement aurait pu organiser des échanges avec les opérateurs et comprendre les différents paramètres de leur activité, par exemple leur taux de perte sur les créances irrécouvrables. Ce n’est pas toujours judicieux de prendre une décision unilatérale sans en mesurer les effets secondaires. Dans ce cas, le gouvernement n’a pas vu que ce serait les commerçants qui feraient les frais de leur décision.
Qu’avez-vous fait en amont pour rebondir ou pour atténuer l’impact de cette baisse du taux d’intérêt sur vos opérations en tant qu’importateur?
Rien ! Nous avons subi les effets de cette baisse. Nous n’avions pas de choix. Comment aurions-nous pu faire autrement? Il n’y a plus qu’un seul prestataire sur le marché actuellement. Nous n’avions donc pas d’autre choix que de prendre de plein fouet la hausse du merchant fee.
«Lorsque le commerce va mal, la concurrence est intense et les prix baissent inévitablement.»
Pourquoi n’avoir pas envisagé de mettre en place un système de financement des achats à crédit intégré aux opérations actuelles de 361, la société que vous dirigez?
C’est un business différent, qui mobilise beaucoup de capital. Il faut aussi veiller de près aux pertes sur créances irrécouvrables auprès des mauvais payeurs. Or, avec la baisse du taux à 12%, le retour sur investissement devient beaucoup trop bas. Ni nous, ni personne n’a intérêt à se lancer dans ce business. C’est cette baisse des taux qui a créé un monopole de fait.
Comment la concurrence dans votre secteur d’activité se manifeste-elle?
Cette concurrence se joue essentiellement au niveau des prix. La rigueur de cette concurrence s’illustre par les campagnes de promotion auxquelles les opérateurs ont recours. Il n’y pas un jour où quelqu’un ne fait pas état d’une promotion, d’une baisse de prix ou de soldes. Le problème est que la demande pour les produits de consommation reste excessivement faible en ce moment. Le consommateur est très gêné par l’instabilité politique et attend que les choses se calment. Le pouvoir d’achat ne progresse pas assez vite ou ne progresse pas du tout. Ce n’est un secret pour personne qu’en ce moment, le commerce n’est pas florissant. Lorsque le commerce va mal, la concurrence est intense et les prix baissent inévitablement.
Le contingent de 361 est composé de combien d’employés?
C’est un personnel de 170 employés. On est passé à 170 employés en 2016 après l’ouverture de trois autres succursales notamment à Chemin-Grenier, Rivière-du-Rempart et Jumbo Phoenix. Il y a eu également des recrutements pour étoffer notre service après-vente. Ce sont de jeunes diplômés en électronique formés par le Mauritius Institute of Training and Development. On ne regrette pas de les avoir recrutés. Ils nous donnent pleine satisfaction, puisque maintenant, il y a de l’électronique dans presque tous les produits électro-ménagers. Dans un espace commercial où la concurrence est rude, le service, et notamment le service après-vente devient le terrain de jeu sur lequel il faut se démarquer.
Dans quelle mesure le créneau des réseaux sociaux vous permet-il d’exploiter l’activité qui a le vent en poupe actuellement, à savoir les achats et les ventes en ligne?
Nous avons une page Facebook qui est très active. Tous les jours ou presque, nous présentons un nouveau produit. Nous utilisons une présentation par vidéo lorsque c’est possible. En septembre dernier, on a lancé notre site www.361.mu. Tous nos produits y sont exposés. Les achats en ligne sont effectués parfois à de meilleurs prix. On croit que la vente en ligne va se développer. La communication digitale, qui ne se limite pas à Facebook, est devenue un must. Il est de plus en plus important d’aller au contact direct avec le client grâce à la communication digitale.
Comment se passe la vente en ligne ?
Nous avons deux systèmes de vente en ligne. Le premier permet au client de cliquer sur le produit de son choix, de finaliser le paiement et d’en prendre la livraison dans le point de vente de son choix sans avoir à faire la queue. Cela concerne les produits de petite taille, tels que les laptops, les téléphones, le petit électroménager. Les produits lourds sont livrés à domicile dans un délai de 48 heures. La vente en ligne va prendre de plus en plus d’importance. Toutes les opérations qui se font sur la plateforme Facebook sont sous-traitées.
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