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Réforme électorale à Rodrigues: des «failles» approuvées par Serge Clair et SAJ
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Réforme électorale à Rodrigues: des «failles» approuvées par Serge Clair et SAJ
Le leader de l’Organisation du peuple de Rodrigues (OPR), Serge Clair, et l’ancien Premier ministre, sir Anerood Jugnauth (SAJ), parlent d’une grande injustice avec le nouveau système de la proportionnelle. Pourtant, cela a été approuvé par eux il y a à peine deux mois.
D’abord par l’OPR début décembre, malgré le fait qu’une bonne partie de la population rodriguaise avait exprimé son opposition aux amendements proposés par le comité Duval. Une désapprobation véhiculée aussi par la minorité à l’Assemblée régionale, représentée par le Mouvement rodriguais (MR) et le Front patriotique rodriguais (FPR), qui avait boycotté la séance durant laquelle le Chef commissaire, Serge Clair, avait proposé les amendements. Le Kolektif 7 Oktob avait également pris position contre la réforme électorale, arguant que ce projet de loi avait été préparé sans suffisamment de consultation avec les Rodriguais.
Une fois les amendements approuvés par l’Assemblée régionale, le projet de loi du Rodrigues Regional Assembly (Amendment) Bill, présenté à l’Assemblée nationale par l’ancien Premier ministre, fut approuvé à l’unanimité par tous les parlementaires présents au Parlement, le 14 décembre dernier, soit 65 sur 69, avec quatre absents, notamment, Osman Mahomed, Jean-Claude Barbier, Veda Baloomoody et Aadil Ameer Meea.
Sir Anerood Jugnauth, après avoir parlé des failles intervenues au cours des trois précédentes élections régionales (2002, 2006 et 2012), avait déclaré, lors de la présentation du projet de loi, «that the present mixed system (avant les amendements) in Rodrigues has some serious flaws which need to be corrected before the next Regional Elections». Il ajouta qu’on ne peut pas poursuivre avec un système qui, d’une part, «addresses the issue of fair representation of votes obtained by parties in Rodrigues and, on the other hand, puts at stake the stability of the Regional Assembly and the Executive Council».
Il avait indiqué que si une telle situation se maintenait, elle constituerait un sérieux obstacle dans la prise de décision par des politiciens et, du même coup, mettrait en péril le progrès et le développement du pays. SAJ avait alors parlé des consultations que le comité ministériel avait avec la majorité des Rodriguais et que son bureau avait consulté celui de l’Attorney General, la commission électorale de même que l’Electoral Supervisory Commission.
Ce discours de l’ancien Premier ministre avait été prononcé en présence de Serge Clair et des commissaires de l’Assemblée régionale. Ils avaient tous applaudi quand le projet de loi avait été approuvé.
Travailler sur une vraie réforme
Le Parti travailliste (PTr) avait aussi voté en faveur du projet de loi. Interrogé, le mardi 14 février, le chef de file du parti au Parlement, Shakeel Mohamed, a indiqué que, puisque l’Assemblée régionale avait voté en faveur des amendements, le PTr ne pouvait faire autrement. «Sinon, cela aurait été un manque de respect envers les Rodriguais.» Par contre, il s’étonne de la réaction de Serge Clair: «Soit il a fait preuve d’une malhonnêteté intellectuelle, soit il n’avait pas compris quand il a donné son aval aux amendements proposés.»
Pour Shakeel Mohamed, il est grand temps qu’une dose de proportionnelle soit introduite à Maurice. «Mais je sais que ce sera une chose difficile à réaliser.»
Du côté du Mouvement militant mauricien (MMM), si le parti a toujours été en faveur d’une dose de proportionnelle, les Mauves étaient contre la mise en pratique de la réforme pour cette élection. Paul Bérenger, leader de l’opposition d’alors, maintenait qu’il fallait avoir plus de consultation avec les Rodriguais. Il avait alors proposé d’aller aux élections à Rodrigues selon l’ancien système et de travailler à «tête reposée» sur une vraie réforme.
Sollicité par l’express, le leader du MMM va à l’encontre des propos de Serge Clair: «Pourquoi dit-il que cela réduit sa majorité? C’est le but de ce système, réduire les disproportions. C’est ça la proportionnelle, que le nombre de sièges soit proche du pourcentage de vote.»
Nous avons essayé de joindre le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui avait présidé le comité ministériel sur la réforme électorale, avant sa démission du gouvernement, sans succès. En ce qui concerne la composition dudit comité ministériel, il ressort qu’il n’y a pas eu de changement pour l’instant car il n’y a pas eu de réunion depuis le départ des Bleus du gouvernement. Xavier-Luc Duval devrait vraisemblablement être remplacé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à la tête du comité.
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