Publicité

[Vidéo] Cinquante nuances plus sombres : Un navet pseudo-érotique

17 février 2017, 13:40

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

[Vidéo] Cinquante nuances plus sombres : Un navet pseudo-érotique

Résumé : Anastasia a rompu avec le riche, beau et ténébreux Christian Grey. Elle n’a qu’une idée en tête : aller de l’avant sans se retourner. Mais, voilà que Christian refait irruption dans sa vie et la supplie de lui accorder une seconde chance pour une vie à deux. Se rappelant alors qu’ils ont quand même connu des moments magnifiques ensemble, la jeune femme décide de renouer avec leur relation, mais le contrat sera, cette fois, établi selon ses termes à elle. Christian accepte, mais voilà qu’une ombre surgit de son passé, décidée à détruire le peu d’espoir qu’avaient les amants pour une vie commune…

LA NOTE : 2/10

Allons-y franchement : «Cinquante nuances plus sombres» est non seulement un (très) mauvais film, mais il réussit également le tour de force d’être pire que son prédécesseur, «Cinquante nuances de Grey».

Mais avant de décortiquer tout ce qui va mal dans ce navet, parlons de la seule chose de bien qu’il y a dans ce film : la bande originale. Ce qui était déjà l’un des seuls points forts du premier volet devient ici l’unique chose qui rend les deux (très longues) heures du film, un tant soit peu, supportables. Nous ne parlons pas ici de la musique du film, qui est aussi insipide que le film lui-même malgré les efforts de Danny Elfman, mais plutôt des chansons qui interviennent de manière ponctuelle tout au long du récit pour casser un peu la monotonie et réveiller les spectateurs. Et, avec des artistes contemporains pop tels que Zayn Malik, Nicki Minaj et Sia ou des artistes souls tels que John Legend et Corinne Bailey Rae, le résultat est particulièrement intéressant.

Voilà, c’est dit. Maintenant où commencer avec ce qui va mal ? Soyons honnêtes, puisqu’il est impossible de faire une liste complète des failles de ce naufrage cinématographique, nous nous contenterons d’en souligner les principaux points. D’abord, l’histoire du film. Pour une œuvre adaptée d’un livre de 700 pages, «Cinquante nuances plus sombres» est étonnamment vide ; il ne s’agit que d’une suite de séquences totalement décousues, avec des personnages aux motivations douteuses (au mieux) ou incompréhensibles (au pire). Le titre lui-même n’a aucun sens, puisque rien n’est «plus sombre» dans ce film, juste «plus bizarre». Et, puisqu’il est impossible de comprendre les réactions des deux «amoureux» et parfois même leurs dialogues, le spectateur se contente de regarder une suite de séquences lisses et froides, ce qui nous emmène au deuxième point : la réalisation.

James Foley n’est pas un nom particulièrement connu, même s’il a réalisé deux films relativement bien reçus (qui datent de plus de vingt ans), «Glengarry Glen Ross» et «The chamber», deux adaptations (l’une d’une pièce de théâtre, l’autre d’un livre). Et s’il se lance une nouvelle fois dans une adaptation, il est très peu probable qu’il reçoive beaucoup d’applaudissements pour son travail pour ce «Cinquante nuances plus sombres».

En effet, difficile de faire plus plat et mou que ce film, ce qui est un comble quand on pense que c’est censé être un film «érotique». Or, il n’y a aucune émotion, aucune magie, même dans les scènes supposément «chaudes». Tout est filmé de manière clinique, mécanique, sans aucune chaleur humaine. Et cela est sans doute aussi dû aux acteurs.

Si dans le premier volet Dakota Johnson sortait son épingle du jeu avec une performance intéressante, son rôle de vierge effarouchée commence à devenir un peu agaçant. Cela avait du sens pour le premier film, puisqu’elle découvrait non seulement sa sexualité et sa sensualité, mais aussi un univers sado-maso dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Mais, après toutes ses aventures, elle ne devrait plus pouvoir feindre l’ignorance et l’innocence. Or, c’est précisément ce qu’elle fait. C’est comme si toute l’évolution de son personnage lors du premier film avait été effacée, la gardant donc bloquée à la case «femme-enfantre-belle-soumise-innocente-curieuse». Quelque peu contradictoire, non ?

Que dire de Mr Grey, joué par Jamie Dornan ? Il est froid et distant pendant la majorité du film et, lorsqu’il essaie d’ajouter un peu d’émotion à sa performance, il surjoue et devient totalement ridicule, comme la scène du dessin au rouge à lèvres qui est particulièrement hilarante. Le pire reste, cependant, l’absence totale d’alchimie entre les deux «amoureux». C’est sans doute ce qui tue tout intérêt du film.

Au final, «Cinquante nuances plus sombres» plaira sans doute à certains irréductibles fanatiques du livre et du genre. Tant mieux pour eux. Mais à éviter absolument pour les autres.

Fiche technique

Titre original : Fifty Shades Darker

Genre : Romance (?), drame (?), érotique (?)

Durée : 2 heures

De : James Foley Avec : Dakota Johnson, Jamie Dornan, Kim Basinger, Luke Grimes, Eloise Mumford, Eric Johnson

Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle

Passengers

L’histoire en une ligne : lors d’un voyage intersidéral, un homme se retrouve seul à bord en se réveillant 90 ans trop tôt et doit alors choisir s’il restera seul, ou s’il réveillera un autre passager…

Genre : Science-fiction, romance

Durée : 2 h 10 De : Morten Tyldum

Avec : Jennifer Lawrence, Chris Pratt, Michael Sheen, Laurence Fishburne, Andy García

Salles : Star Bagatelle, La Croisette

Premier Contact

L’histoire en une ligne : une brillante linguiste se retrouve face à son plus grand défi : aider l’humanité à communiquer avec des extraterrestres qui ont débarqué sur terre…

Genre : Science-fiction, drame Durée : 2 h

De : Denis Villeneuve Avec : Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker, Michael Stuhlbarg, Tzi Ma

Salles : MCine Trianon, Flacq

La La Land

L’histoire en une ligne : un musicien de jazz tombe amoureux d’une jeune actrice. Mais leur amour survivra-t-il à leurs carrières respectives ?…

Genre : comédie musicale, drame Durée : 2 h 10

De : Damien Chazelle Avec : Ryan Gosling, Emma Stone, John Legend, Rosemarie DeWitt

Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle