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Un bricoleur survolté qui a de l’humour

18 février 2017, 19:30

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Un bricoleur survolté qui a de l’humour

Son surnom est Mike. Mikeguyver. Il s’appelle en fait Shamim Kareemboccus. «Bann klian ki apel mwa koumsa, telman mo kontan brikolé.» Il faut savoir que l’homme de 30 ans est à la fois électricien, soudeur, peintre, tôlier, plombier. Et un peu cinéaste à ses heures perdues.

Le courant passe bien. Dans son atelier trop bien rangé, sis à Vallée-Pitot, Mikeguyver accueille les clients avec un sourire kilométrique qui dévoile toutes ses dents. Sa scie sauteuse et son épouse à ses côtés, il se confie.

Depuis qu’il est tout petit, il a une fâcheuse manie. «Toulétan mo ti kontan met lédwa dan kouran. Mo ti kontan démont zouzou pou gété ki éna ladan.» Plus tard, quand il a grandi, il s’est mis à étriper la télé et la radio. Mikeguyver n’avait pas de doute quant au métier qu’il allait pratiquer : répare-tout.

Pour parfaire sa saine curiosité, il a appris sur le tas, parfois, et pris des cours entre. «Monn aprann répar ‘air con’ tousala MITD.» Pour ce qui est de la plomberie, il avait déjà de bons tuyaux. Grâce à ses proches, tous bricoleurs.

Pour se faire de la pub, Mikeguyver utilise Facebook. C’est qu’il est féru des réseaux sociaux. «Mwa ek bann kamarad fer bann ti klip.» Des vidéos humoristiques surtout, le trentenaire étant visiblement un farceur doublé d’un boute-en-train. «Nou fer bann ti montaz imoristik apré lor ordinater.»

Sinon, les profits générés par les affaires donnent ils envie de rire à la fin du mois ? Ils oscillent entre Rs 8 000 et Rs 10 000, avoue Mikeguyver, des lunettes de soleil vissées sur le sommet de son crâne orné de cheveux en bataille. «Enn sans madam travay…»

Madame, justement, n’est pas loin, «comme toujours». Nabillah, 25 ans, est réceptionniste dans un cabinet de comptabilité. Et quand il le faut, elle n’hésite pas à se retrousser les manches pour donner un coup de main à son mari. Histoire de pouvoir joindre les deux bouts.

Ils peuvent aussi compter sur l’aide de leur fillette de deux ans, fan de Bob le bricoleur et de papa. «Li pran so bann ti zouti li donn mwa koudmé. Mo krwar li pou swiv mwa sa», lâche Mikeguyver, qui n’en est pas peu fier.

Pour décompresser, en fin de semaine, la petite famille se rend en général à la plage. Ou à Rochester Falls, précise Nabillah. C’est là d’ailleurs que Mikeguyver, qui, en voulant imiter les plongeurs, s’est cassé une jambe. «Vit vit linn réparé», rigole ce dernier. «C’est ça», rétorque la jeune femme, qui doit péter un fusible, de temps en temps, contre son casse-cou de mari.

Pour cause, si le tibia a tenu le coup lors du plongeon, les autres membres de Mikeguyver ont bien failli y rester. «Enn fwa, mo ti pé trap enn tib. Monn gagn kout kouran, sévé inn dressé.» Mais, assure-t-il, ce n’est pas un petit coup de jus qui va l’empêcher de travailler.

Oui, il en faut plus pour arrêter Mikeguyver, le survolté.