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Souillac : des habitants demandent un hôpital à part entière
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Souillac : des habitants demandent un hôpital à part entière
Plusieurs habitants souhaitent une proposition concrète de la part du ministre de tutelle lors du prochain Budget en vue d’une révision du statut de l’hôpital de Souillac. Manifestation et grève de la faim ne sont pas exclues s’ils n’ont pas satisfaction.
Leur grief : des enfants qui ne peuvent être admis à l’hôpital de Souillac par manque de place, des femmes qui accouchent en route vers un établissement de santé se trouvant plus loin… Des villageois expliquent que l’hôpital de Souillac est sous-utilisé et demandent que ce centre santé puisse fonctionner en tant qu’hôpital à part entière.
«Des salles de cet hôpital sont fermées ; il y a de l’espace dont on ne se sert pas car l’établissement ne fonctionne qu’à moitié, tonne le conseiller du village de Surinam, Vassen Caroopoonen. Les habitants de la région demandent au ministre de prendre l’initiative d’en faire un hôpital qui fonctionne 24/7. Qu’il vienne nous rencontrer et surtout fasse une proposition ferme dans le prochain Budget.»
Il lance un ultimatum au ministre de tutelle. Si d’ici une semaine, ils n’ont pas eu de retour de sa part, les habitants s’organiseront pour manifester devant l’hôpital de Souillac. «Nous irons jusqu’à faire une grève de la faim devant l’hôpital s’il le faut», soutient le conseiller de Surinam.
Vassen Caroopoonen est le chef de file d’un mouvement d’habitants qui souhaitent bénéficier des services d’un hôpital plus près de chez eux. Ils viennent de Baie-du-Cap à Souillac en passant par Bel-Ombre, Riambel et Surinam.
Le conseiller de Surinam explique que les habitants déplorent le niveau du service à Souillac et se plaignent du fait qu’ils doivent se rendre à ceux de Rose-Belle ou de Candos pour des soins plus poussés. D’ailleurs ceux-ci ne sont pas toujours disponibles.
«Il y a environ deux semaines, un enfant qui avait la gastro avait été référé à l’hôpital de Rose-Belle pour y être admis. Une fois qu’il était sur place, on a informé ses parents qu’il n’y avait pas de place disponible et qu’il fallait revenir avec l'enfant le lendemain. Ils sont retournés chez eux et se sont tournés vers un médecin du privé. Imaginez-vous ce qui serait advenu de cet enfant si la famille n’avait pas les moyens ?», se demande Jean Philippe Modeste, habitant de Saint-Martin.
La distance et le temps perdu sur la route sont aussi au cœur de la requête des habitants du Sud en faveur d’un nouveau statut pour l’hôpital de Souillac. «J’ai accouché de ma fille dans la voiture qui m’emmenait vers l’hôpital de Rose-Belle. Ça, c’était il y a plus de vingt ans, mais que de nos jours des femmes continuent de subir le même sort alors qu’il y a un hôpital plus près, c’est inacceptable», s’insurge pour sa part Marlène Laboiteuse, habitante de Baie-du-Cap.
Vassen Caroopoonen fait ressortir également qu’il y a des services d’urgence dans cette vaste région qui font défaut alors que l’hôpital de Souillac aurait pu les fournir. «S’il y a un accident, les gens doivent attendre une ambulance de Rose-belle, il n’y en a pas à Souillac. De même pour un cas d’urgence cardiaque où chaque seconde compte. Il faut encore aller à Rose-Belle pour un X-ray», liste le conseiller Caroopoonen.
Il estime qu’il est temps de simplifier la vie des habitants de cette région qui souffre de son éloignement des grands centres de santé. «Les habitants veulent un hôpital avec des spécialistes et des services de casualty, pédiatrie et X-ray», soupire Vassen Caroopoonen.
La réplique du ministère
«La New Souillac Hospital fonctionne 24/7.» C’est ce que rétorque le ministère de la Santé aux récriminations des habitants. Une source autorisée fait ressortir que cet établissement hospitalier ayant le statut de «district hospital» comprend cinq départements, incluant un service d’urgences, d’«unsorted patients». Plusieurs cliniques spécialisées opèrent dans cet hôpital : dentaire, psychiatrique, pédiatrique. Ce sont celles pour les yeux et les diabétiques qui se démarquent le plus. «Il y a régulièrement des interventions chirurgicales pour les cataractes et les transplantations de la cornée. Il y a aussi une clinique traitant le diabète et les maladies cardiovasculaires. Les dialyses également se font sur place», indique cette source. Selon les chiffres du ministère, 130 000 personnes y ont été traitées en 2016.
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