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Cliniques privées: les infirmiers se font rares
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Cliniques privées: les infirmiers se font rares
Pas moins d’une centaine d’infirmiers et d’une trentaine de sages-femmes manquent à l’appel dans les cliniques privées. À tel point que celles-ci ont fini par recruter de la main-d’œuvre étrangère. Comment expliquer une telle situation alors que les hôpitaux, eux, ont pu renverser la tendance?
«Les cliniques ne sont pas autorisées à opérer une école de formation pour les infirmiers», relève le Dr Dawood Oaris, président de l’Association des cliniques privées. Ce dernier ajoute que ceux qui suivent des cours de formation dans les Nursing Schools sont automatiquement embauchés par l’État.
Évoquant le recrutement d’étrangers, il souligne que beaucoup de cliniques privées emploient des infirmiers de nationalité indienne venant du sud de l’Inde ou encore des Philippins. «Cela pose problème lors de l’accouchement car la communication passe mal avec les patients», déplore le Dr Dawood Oaris.
La solution ? Permettre aux infirmiers de l’Etat de travailler dans les cliniques privées après les heures de travail. «Si l’État peut faire une exception pour le double emploi des médecins spécialistes du gouvernement, pourquoi ne pas accorder les mêmes facilités aux infirmiers du gouvernement pour assurer la bonne marche des services de santé?»
Des propos qu’approuve le président de la Nursing Association, Ram Nowzadick. Ce dernier relève que naguère, les hôpitaux faisaient face à un manque d’infirmiers. Ce qui n’est plus le cas actuellement. «Il y a suffisamment d’infirmiers dans nos hôpitaux. Ils peuvent travailler à temps partiel dans le secteur privé pour pallier le manque d’infirmier.»
Conditions de travail
Ram Nowzadick soutient qu’il compte évoquer la question lors de sa prochaine rencontre avec le nouveau ministre de la Santé, Anwar Husnoo. «Je vais lui faire savoir qu’il est le ministre de la Santé pas que pour le secteur public mais aussi pour le secteur privé.» Et d’ajouter que, selon lui, s’il le veut réellement, le ministre peut résoudre aisément ce problème de manque d’infirmiers.
Pour le président de la Nursing Association, l’État n’a aucune crainte à avoir quant à un éventuel exode des infirmiers vers le privé s’il fait un pas vers la double pratique. Cela car les conditions de travail au gouvernement sont beaucoup plus attrayantes. À titre d’exemple, le salaire de base d’un infirmier qualifié démarre à Rs 18 000 pour atteindre Rs 45 000 dans le secteur public. Sans compter les autres avantages (heures supplémentaires, Night Allowance, entre autres).
En revanche, dans le privé, un infirmier comptant au moins cinq ans d’expérience, peut toucher entre Rs 20 000 et Rs 25 000. Ce qui au final a fait que les cliniques privées recrutent principalement des infirmiers retraités. «Cela cause problème lorsqu’il faut passer de longues nuits avec des patients», souligne Ram Nowzadick.
Le président de l’Association des cliniques privées se dit conscient que les infirmiers préfèrent aller travailler dans les institutions gouvernementales en raison, notamment, de la sécurité d’emploi et des conditions attrayantes. Mais, à travers la création d’une école d’infirmiers pour le secteur privé, Maurice peut devenir une véritable plateforme de formation pour le personnel soignant pour la région. D’autant plus, souligne-t-il, qu’actuellement, il y a une forte demande pour des infirmiers bilingues en provenance d'Allemagne.
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