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Fabrice Perle: une tea lady qui refuse de boire la tasse
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Fabrice Perle: une tea lady qui refuse de boire la tasse
Les obstacles, elle les a fracassés un à un. Un peu comme une tasse de thé qu’on jetterait contre un mur. Aujourd’hui, elle a le sourire en forme de croissant, elle est sur son petit nuage (de lait). Tout ça, grâce à son métier de tea lady, dit-elle. Rencontre.
La petite dame de 37 ans n’aime pas faire les choses comme les autres. Ça doit venir des gènes transmis par ses parents. Adeptes d’originalité, ces deniers lui ont donné le prénom de Fabrice. «Mo papa sésélwa, mo mama sagosienn. Mwa monn né Agaléga. Toulétan mo mama ti kontan sa non-la, mem si plito bann garson ki apel koumsa.»
Un beau jour, Fabrice a dit adieu à ses cocotiers et a atterri à Maurice. Il y a cinq ans, après avoir travaillé comme pompiste, planteuse ou encore «dan tablisman», elle a posé ses bagages dans une agence de communication. Où, chaque jour, de 8 h 15 à 15 heures, elle se charge de remonter le moral des troupes, de leur apporter une petite cuillerée de bonheur et une pincée d’antistress.
«Pour pimenter sa potion magique, elle y rajoute des zestes de citron, des tranches de limon…»
Ce que ses tasses de thé ont de particulier ? Elles s’adaptent au gosier de chacun des employés. «Mo koné ki sak dimounn kontan.» Alors, pour pimenter sa potion un peu magique, elle y rajoute parfois quelques zestes de citron, des tranches de limon ou des copeaux de gingembre. Sa préférence à elle ? «Enn bon dité pir.»
Qu’en est-il du salaire ? Le montant a-t-il une tronche de cake aux amandes ? «Ah non, je suis contente de ce qu’on m’offre ici. Je m’en sors bien.» Combien ? Elle nous fait gentiment comprendre que ce ne sont pas nos oignons. En tout cas, précise Fabrice, il lui permet de gâter comme il se doit ses trois enfants âgés de 20, 16 et cinq ans.
Sinon, quand elle n’est pas en train de faire du thé, Fabrice fait du sport. Et elle n’a rien à envier aux triathlètes. Le cyclisme, le jogging et la natation n’ont plus de secret pour elle. Même si elle les pratique chez elle, sur son tapis de course, son vélo d’appartement et quand elle va à la mer, les week-ends.
Le reste du temps, pour décompresser, Fabrice bricole. Le marteau, la perceuse ou la visseuse, c’est aussi sa tasse de thé. «Kan poz marb ek instal bann zafer tousala, mo kontan aprann, gété kouma fer. Bizin débrouyar dan lavi.»
Puisqu’elle est au four et au moulin, l’habitante de 16e Mille, Forest-Side, aimerait, à l’avenir, ouvrir sa boulangerie. «Toulétan mo ti fasiné par sa métié-la. Mo kontan fer dipin.» Qui sera accompagné d’une tasse de thé, certainement.
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