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Tamarin - Pêche à la senne : une révision de la période demandée
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Tamarin - Pêche à la senne : une révision de la période demandée
Les prises ont été moins conséquentes à l’ouverture de la pêche à la senne mercredi. Les pêcheurs demandent ainsi que cette activité soit autorisée de décembre à mai au lieu de mars à septembre.
Mauvais temps d’une part. Poissons qui se font rare de l’autre. La mer n’aura pas été très généreuse envers les pêcheurs de l’Ouest à l’ouverture de la pêche à la senne mercredi. En effet, les prises ont été en dessous des attentes. Ce qui pousse les pêcheurs à dire qu’il est temps de repenser les saisons pendant lesquelles cette activité est autorisée.
«Le temps s’est gâté d’un coup, nous n’avons pu passer la senne qu’une seule fois et nous avons dû rentrer», nous confiait Stelio Labonne, pêcheur de Tamarin, mercredi en rentrant du premier jour de la pêche à la senne. Selon ses estimations, cette situation devrait persister encore une semaine, période où les hommes ne prendront pas la mer pour y jeter la senne.
Un manque à gagner conséquent pour ces gens de la mer, car la saison de la senne est la période où les pêcheurs arrivent à travailler davantage et tentent de compenser pour les mois où la pêche sera moins riche. Or, disent les pêcheurs, la situation devient de plus en plus difficile – avec les poissons qui ne sont pas abondants et les caprices de la nature.
Banyans comme pêcheurs espèrent que les semaines à venir seront meilleures. En effet, c’est durant les derniers mois d’été qu’il faut prendre le plus de poissons, les sorties en mer étant plus difficiles en hiver.
Face à cette situation, Arnaud L’enflé, chef de pêcherie, met en cause la période choisie pour la pêche à la senne, soit de mars à septembre. Pendant ce laps de temps, seuls trois mois comptent dans la période estivale. «Le pêcheur se débrouille pour survivre, mais il y a beaucoup de problèmes à résoudre», dit-il.
Le chef de pêcherie propose donc de revoir la période pendant laquelle cette activité est pratiquée. Il demande «qu’on puisse pêcher à la senne de décembre à mai. Ainsi, nous serons encore en été et les poissons ne seront pas en train de pondre». Arnaud L’enflé, qui a une longue expérience de la pêche, va même jusqu’à inviter le ministère à fermer tous les types de pêche pendant des mois définis afin d’être équitable.
Pour lui, cette fermeture totale permettra au lagon de se repeupler, «comme c’est le cas pour l’ourite». D’ailleurs, souligne-t-il, à la fermeture de la pêche à la senne, ce sont ceux qui travaillent avec des casiers et autres qui opèrent. «Le poisson qui porte des œufs ne se fait-il pas prendre autrement ?»
Les pêcheurs à la senne de Tamarin invitent le ministre de la Pêche à descendre sur le terrain afin de constater les difficultés auxquelles ils font face et d’en discuter. «La dernière rencontre date de 2015. La communauté des pêcheurs de Tamarin se sent délaissée.»
Du côté du ministère, on dit être conscient du dépeuplement du lagon et de la nécessité de donner aux poissons le temps de se reproduire. À titre comparatif, les prises totales autour de l’île à l’ouverture de la senne en 2016 étaient de 3 275 kilos. Cette année, elles tournent autour de 2 460 kilos.
En outre, si le ministère étudie les options en vue de permettre au lagon de se remettre de la surpêche, la fermeture définitive de la pêche à la senne est, elle, exclue. Il fait ressortir que les 500 familles qui vivent de cette activité ne sont pas oubliées.
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