[Vidéo] John Wick 2: un torrent de violence stylisé

3 mars 2017

3 mars 2017, 12:07

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[Vidéo] John Wick 2: un torrent de violence stylisé

Résumé

Quelques jours après avoir vengé la mort de sa chienne en réglant leur compte aux Tarasov et récupéré sa Ford Mustang Mach 1 de 1969, John Wick reçoit la visite de Santino D’Antonio, un parrain de la mafia auquel il est lié par un serment. En effet, bien des années auparavant, John Wick avait demandé l’aide de ce dernier pour accomplir une «mission impossible» afin de pouvoir prendre sa retraite et épouser Helen. En échange, il avait fait le serment à D’Antonio qu’il l’aiderait le jour où il aurait besoin de lui. Mais, alors que D’Antonio lui rappelle son serment et lui demande son aide, John Wick refuse dans un premier temps, puis finit par accepter lorsque le mafieux détruit sa maison au lance-grenades. D’Antonio le charge d’assassiner sa sœur, Gianna, afin de prendre sa place à la tête d’une prestigieuse confrérie d’assassins…

La note : 8/10

eBâti désormais comme une trilogie, John Wick, l’ancien tueur à gages, revient au cinéma pour reprendre la vendetta là où elle s’était arrêtée en 2014. La suite, pour le moins punchy, est directe et ouvre en clôturant de façon musclée l’épisode 1, avec notamment ce que le réalisateur Chad Stahelski, ancien cascadeur qui avait brillamment officié sur Matrix, sait faire le mieux, filmer des cascades impériales. L’occasion est donnée de mettre à mal le beau bolide de l’anti-héros hyper-violent, John Wick, qui était devenu l’une des icônes du segment précédent.

Le «héros» se met alors à dos toutes les mafias du monde, notamment la fameuse camorra, puisque l’intrigue nous balade notamment à Rome, cité de l’art par excellence, qui va permettre au film de s’épanouir dans une esthétisation exacerbée, un acharnement à rendre beau et stylisé un torrent d’action chorégraphiée et de violence effrénée.

Loin de la série B vite torchée, John Wick 2 prend de la valeur dans le contraste entre raffinement et brutalité, deux caractéristiques qui résument parfaitement l’élégant John Wick, toujours interprété avec classe par Keanu Reeves. Derrière son charme propre à un roman de Ian Fleming, le personnage s’affiche comme une brute assoiffée de sang, qui essaie, bon gré mal gré, de taire ses instincts primaires. Capable de meurtres en série inventifs, tuant à même la pointe d’un crayon, il est amoché mais jamais vraiment à terre, tant il se relève des chutes et des coups les plus improbables, avec le dynamisme d’un taureau ailé.

Imbattable dans les cascades qui font mal aux yeux des spectateurs, John Wick 2 est un déferlement d’action qui a beaucoup appris de ses classiques asiatiques. Le cinéaste se réfère volontiers à Kurosawa, au cinéma sud-coréen, aux animés et évidemment à la trilogie Matrix qui, elle-même, exprimait dans son génie visuel le savoir-faire d’Extrême-Orient pour le sublimer à la sauce américaine.

L’œuvre est toujours aussi fascinante dans son élaboration d’un univers du crime alternatif à notre société où les réseaux s’épaississent, jusque dans la multiplication des Continental. L’hôtel du premier film, celui où les tueurs venaient savourer une nuit sans avoir craindre pour leur vie, est en fait une chaîne implantée dans chaque ville clé du globe. Cette excellente idée étoffe un peu plus cette omniprésence criminelle, loin du commun des mortels que représentait la défunte femme de John Wick dans le premier épisode. Toute l’intrigue se déroule donc dans un microcosme underground, exclusivement urbain et clinquant. Au final John Wick 2, c’est bien la bombe qu’on attendait. À voir pour tous les amateurs du genre.