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Presse portugaise: l’ex-banquier Sobrinho soupçonné d’avoir détourné Rs 18 milliards
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Presse portugaise: l’ex-banquier Sobrinho soupçonné d’avoir détourné Rs 18 milliards
«Álvaro Sobrinho soupçonné d’un détournement de fonds de 500 millions de dollars.» Ce titre choc s’affichait mardi à la une du journal portugais Correio da Manhã (Courrier du matin). Ce quotidien de Lisbonne, le deuxième du pays par le tirage, a consacré une double page aux déboires judiciaires de l’homme d’affaires et philanthrope angolais. Cette fois, dans le sillage du scandale Banco Espirito Santo (BES), du nom de l’ancien empire bancaire portugais qui a fait faillite en 2014.
Le lien avec Álvaro Sobrinho ? Pendant dix ans, de 2002 à 2012, il a dirigé la filiale angolaise de cette banque, la Banco Espirito Santo Angola (BESA). Et à en croire le ministère public portugais (l’équivalent de notre bureau du Directeur des poursuites publiques) cité par le quotidien lisboète, la gestion du CEO Sobrinho était des plus douteuses.
Concrètement, l’ex-banquier est soupçonné de s’être empêtré dans un système de «prêts frauduleux». Il en aurait personnellement bénéficié, ainsi que des membres de sa famille. Le montant est astronomique, «plus de 500 millions de dollars américains», selon la justice lusitanienne. Soit environ Rs 18 milliards.
Les fonds se seraient retrouvés sur «des comptes au Portugal, avant d’être transférés en Suisse», explique le ministère public, qui a retracé les titulaires: soit Álvaro Sobrinho directement, soit «des sociétés auxquelles il est lié».
Fraude et blanchiment d’argent
Dès 2011, l’homme d’affaires s’était retrouvé face à un juge. Il était alors soupçonné de fraude et de blanchiment d’argent, à la suite de l’achat, au Portugal, de sept immeubles de luxe. Mais la poursuite n’était pas parvenue à démontrer que ces biens avaient été acquis avec des fonds détournés de la BESA.
L’année suivante, Álvaro Sobrinho quitte la banque. La BESA cumule alors «une dette de 3,3 milliards d’euros» (environ Rs 120 milliards) auprès de la maison-mère. Deux ans plus tard arrive ce qui devait arriver : la BES s’effondre. Le coup de grâce a été porté par les nombreux actifs toxiques du groupe. Ceux de la BESA, en particulier, via sa montagne de prêts hasardeux.
Parmi les bénéficiaires, la justice portugaise affirme être remontée jusqu’à Álvaro Sobrinho. Ce qui n’a pas l’air d’inquiéter son avocat. Ce dernier considère qu’il n’y a «aucune preuve de ces crimes» et que «rien ne justifie une arrestation ou une saisie des biens» de son client.
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