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Sabrina Seetamun: une jeune qui s’occupe des vieux

4 mars 2017, 12:28

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Sabrina Seetamun: une jeune qui s’occupe des vieux

Jeudi, 10h30. Les effluves du repas de midi titillent déjà les narines dans cet hospice situé à Pamplemousses. Soudain, sortie de nulle part, une orange volante nous passe sous le nez. Un projectile lancé par un papy pas content. Ce qui fait sourire Sabrina Seetamun, qui a la pêche. Cela fait deux années maintenant que la jeune femme de 29 ans s’occupe de ces grands enfants.

Les couches à changer, les barbes à raser, les ongles à couper, les sautes d’humeur à gérer, tout ça ne lui fait pas peur. C’est qu’elle carbure à la compassion. «Bizin éna lamour pou fer sa travay-la. Nou si nou pou vinn vié enn zour…» Ce qui l’a incitée à devenir aide-soignante ? «Je me suis occupée d’un proche qui était malade pendant des années. Je l’ai tellement bien fait que mon mari m’a dit que je devais en faire mon métier. Je l’ai pris au mot.»

Les journées de Sabrina démarrent tôt. Très tôt. Pour le shift du matin, elle doit être à l’hospice à 6 h 30. Après avoir donné le bain, les médicaments et une bonne dose de bonne humeur aux résidents, direction la salle à manger pour le petit-déjeuner. Où, parfois, il faut les nourrir à la cuillère. Ce qui est tout à fait sa tasse de thé. «Ce que je fais est gratifiant. J’ai le sentiment d’aider mon prochain.»

Et puis, au fil du temps, elle a développé de l’affection pour ces «gran dimounn», dont certains ont été abandonnés par leurs proches. «Éna gagn vizit, éna non… Monn dir mo bann zanfan pa met mwa dan home kan mo vinn vié.» Des enfants âgés de neuf,11 et 12 ans, et avec qui elle fait en sorte de passer un maximum de temps quand elle est à la maison.

Sinon, le salaire est-il à la hauteur de la satisfaction que procure son métier ? «Mo pa pou dir ou komié mo gagné, mé li bon.» D’ailleurs, répète-t-elle encore et toujours, le plus important, c’est d’aimer ce qu’on fait. «Il n’y a rien de tel que de voir un sourire sur leur visage. Zot kontan kan éna bann sorti sirtou. Lété, nou al laplaz, parfwa al bal.»

Des larmes, il lui est arrivé d’en verser. Quand un de ses «pépés» auxquels elle s’est attachée s’en va. Ce qui reste d’eux, en revanche, ce sont les souvenirs, les zistwar lontan, racontées avec un brin de nostalgie et beaucoup d’humour, souvent.

 Les plans de Sabrina pour l’avenir ? Continuer à s’occuper de ses grands-pères grincheux mais tellement touchants. «Parfwa mo vini, mo tris tris. Mé zot rémont mo moral. Zot fer mwa riyé. Zot donn mwa bénédiksion kan mo okip zot.»

Un trésor précieux pour l’âme et le cœur, conclut-elle.