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British Indian Ocean Territory : Maurice ignore la détention des Indiens à Diégo Garcia

7 mars 2017, 09:14

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British Indian Ocean Territory : Maurice ignore la détention des Indiens à Diégo Garcia

 

Une semaine déjà que des pêcheurs indiens, soupçonnés de pêche illégale, sont retenus sur la base de Diego Garcia. Leurs familles s’inquiètent. Les Britanniques disent attendre la fin de l’enquête avant de les libérer.

Trente-deux pêcheurs indiens sont détenus à Diego Garcia, qui fait partie du British Indian Ocean Territory (BIOT), depuis le 28 février dernier. La nouvelle publiée dans le Times of India de dimanche dernier a été confirmée par le Haut-Commissariat de la Grande-Bretagne à Maurice.

Dans un courriel expédié à l’express, hier soir, la chancellerie britannique indique que deux bateaux indiens avaient été arraisonnés dans les eaux du BIOT, parce que leurs occupants étaient soupçonnés de se livrer à la pêche illégale. Les pêcheurs, dit le courriel ont été arrêtés et seront maintenus en détention jusqu’à la fin des procédures. «The crews are currently in Diego Garcia and will remain there until the conclusion of the prosecution», écrit l’Assistant Press Officer au Foreign and Commonwealth Office.

Sollicité par l’express, un officiel du bureau du Premier ministre dit ne pas savoir si des Indiens sont détenus à Diégo-Garcia. Sollicité, le Haut-Commissariat de l’Inde à Port-Louis nous a donné une réponse similaire. L’ambassade américaine, elle, nous a référé au haut-commissariat britannique, à qui nous avons envoyé des questions.

L’express a sollicité l’auteur de l’article, Arockiaraj Johnbosco, basé à Madurai au Tamil Nadu. Selon ses dires, un groupe de femmes pêcheurs s’est, hier, rendu au bureau du commissaire des pêches de Chennai pour demander de l’aide.

À en croire le journaliste indien, ce n’est pas la première fois que des pêcheurs sont détenus dans le BIOT. En 2015, 23 pêcheurs de Kanyakumari et de Kerala, deux régions du Sud de l’Inde, avaient été détenus dans le BIOT, suite à des accusations de violation des eaux territoriales.

Pas la première fois

Dans un article qu’il avait écrit à cette époque, Arockiaraj Johnbosco évoquait le fait qu’on avait demandé aux pêcheurs de ne pas s’aventurer près de Diégo Garcia. Cela, après que leurs collègues aient été arrêtés dans les eaux du BIOT. «Ces pêcheurs ne savent pas que les types de poissons qu’ils ont capturés et l’endroit où ils l’ont fait étaient en contravention avec les règles du BIOT. Ils ne l’ont su que lorsqu’ils ont été capturés», affirme notre interlocuteur.

Pour ces pêcheurs, tout avait commencé le 5 février 2017. Ils étaient 32 «navigateurs habiles» quittant Cochin (situé au sud-ouest de l’Inde) à bord de deux bateaux, à savoir «Al-Ameen» et «Mermaid», avec à leur bord 15 et 17 pêcheurs respectivement. Ces derniers étaient issus du Tamil Nadu et du Kerala. Ils prévoyaient d’être de retour dans 30 à 45 jours. «Vu que la pêche en eau profonde n’est pas reconnue au Tamil Nadu, ces pêcheurs opèrent environ 900 bateaux dans les parages de Kerala, ainsi que la pêche en eau profonde», explique le journaliste indien. Il ajoute que les propriétaires des bateaux seraient aussi détenus à Diégo Garcia.

Selon Arockiaraj Johnbosco toujours, ce sont les pêcheurs eux-mêmes qui ont informé les membres de leur famille qu’ils sont détenus à Diego Garcia. «Apparemment, les pêcheurs ont droit à un appel téléphonique par jour», renchérit-il. Ayant eu vent de la situation, le leader des pêcheurs, Jose Bilbin, a informé les bureaux de pêche de leurs villages respectifs ainsi que le départe- ment de pêche du district à Nagercoil au Tamil Nadu.