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Métier: un «dog catcher» qui aime les chiens

11 mars 2017, 18:30

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Métier: un «dog catcher» qui aime les chiens

Des chiens, Joseph Louis Lisette en a vu de toutes sortes. Pour cause, cet homme de 54 ans est dog catcher depuis maintenant 36 ans. Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’aime pas le meilleur ami de l’homme. Bien au contraire.

C’est le seul métier que le quinquagénaire a jamais exercé. Il se souvient de ses débuts comme si c’était hier. «Je devais attraper un chien dans une cour clôturée. Le premier jour, j’en étais incapable. Le deuxième jour, j’ai réussi», se rappelle cet habitant de Bel-Air-Rivière-Sèche.

Qu’en est-il du nombre de chiens qu’il a capturés pendant toutes ces années ? «Ayooo, sa enn paké sa !» En effet, par jour, ce père de cinq enfants et de sept petits-enfants n’en capture pas moins de 12. Le maximum de chiens qu’il a capturés en huit heures (il travaille de 8 heures à 16 heures, NdlR) tourne autour de… 85 ! 

Cela dit, bien que ce métier soit son «pié douri», il ne le fait pas toujours à cœur joie. Cependant, il n’a jamais voulu changer de travail. «En fait, j’aime voyager. Je voulais connaître Maurice par cœur. C’est chose faite», dit-il fièrement.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le dog catcher est aussi un amoureux des chiens. Il en a d’ailleurs un. Ou plutôt une, qui se prénomme Fillette. «Elle a 16 ans. Cela fait très longtemps qu’elle vit avec nous. Comme je travaille et que je ne rentre pas à la maison avant 19 heures, c’est plutôt ma femme et ma fille qui s’en occupent. Mais les dimanches, je lui consacre tout mon temps. Mo beign li, mo okip li», explique Joseph Louis Lisette. 

Fillette l’accompagne même quand il va jouer au foot. «Mo fer li galoup deryer enn ti boul li osi. Enn ti lekzersis», affirme le dog catcher, en riant. D’ajouter qu’il a toujours été propriétaire de chiens. Fillette est son troisième animal de compagnie. «Un à la fois. Mo kontan lisien mwa. Malheureusement, je n’ai pas les moyens d’en soigner d’autres. Quand l’animal tombe malade, on l’emmène chez le vétérinaire. Il faut acheter des médicaments et payer les frais du transport. Tout cela coûte de l’argent», fait-il ressortir. 

Il affirme que si ses moyens le lui permettaient, il aurait nourri un chien de race. Mais ce n’est pas grave. Ce qui compte le plus pour lui, c’est de bien traiter sa chienne «ordinaire», qui est une «baset batar». «Fillette est stérilisée», dit-il, visiblement fier de savoir prendre soin de son animal. 

Des mésaventures dans son travail, il en a connu aussi. «Gagn baté ek dimounn, gagn kout ros. Une fois, j’ai même été admis à l’hôpital pendant quatre jours», déclare-t-il. C’était il y a quelques années, lorsqu’un individu lui a lancé une pierre au visage alors qu’il faisait son travail. C’était dans un hôpital. «Cet incident, je ne l’oublierai jamais.» 

Cela lui arrive-t-il d’avoir des propriétaires de chiens qui lui demandent de relâcher leurs animaux ? «Souvent. Mé pa kapav rant dan zot fébles. Je fais mon travail», dit-il fermement. Quid des chiens de son village ? «Ils ont peur de moi. Zot zapé, zot sové», affirme-t-il en riant.