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Journée internationale de la femme: les conseils d’administration boudent la gent feminine
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Journée internationale de la femme: les conseils d’administration boudent la gent feminine
Le constat est peu reluisant. La composition des conseils d’administration de 52 entreprises mauriciennes ne comprenait que 5,6 % de femmes en 2015.
Maurice est le mauvais élève de l’égalité du genre sur les conseils d’administration. Le ratio hommes: femmes y est d’une femme pour 19 hommes. Ce qui implique que certains conseils restent exclusivement masculins. Quant au rôle de président du conseil, il est toujours assuré par des hommes, aucune femme n’a encore accédé à ces fonctions.
C’est ce que révèle une étude réalisée par le groupe Hay en 2015 en collaboration avec le Mauritius Institute of Directors (MIoD). Comme le souligne Juan Carlos Fernandez Zara, Chief Executive Officer (CEO) du MIoD, ce score demeure «très faible lorsqu’on le compare aux progrès accomplis par d’autres pays, notamment l’Australie où le nombre de femmes sur les conseils d’administration est passé de 8,3 % en 2009, à 23,4 % en 2016». Maurice se classe loin derrière les meilleurs élèves que sont la Norvège et la Suède qui ont respectivement 46,7 % et 33,6 % de femmes sur les conseils d’administration des entreprises en 2016, fait ressortir le MIoD.
En faisant de l’égalité du genre son cheval de bataille pour 2017, le MIoD veut mettre l’accent sur la contribution des femmes aux conseils d’administration : amélioration de la gouvernance, meilleures prises de décision ou encore meilleure performance des équipes…
Qu’est-ce qui empêche donc les femmes de se hisser sur les conseils d’administration ? Selon le MIoD, la culture de l’entreprise est un facteur prépondérant dans cette problématique, certaines sociétés manifestant moins d’ouverture à l’égard des femmes sur leurs conseils d’administration. «De plus, il y a souvent cette tendance de s’attendre à ce qu’une femme siégeant sur un conseil d’administration ait les mêmes caractéristiques que ses collègues masculins alors que la femme apporte une contribution unique à travers des sensibilités différentes», fait ressortir le CEO de la MIoD.
Et d’ajouter qu’il existe une combinaison de facteurs qui contribuent à maintenir le plafond de verre. Il s’agit notamment de la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle, un facteur qui a un impact considérable sur la capacité des femmes à gravir les échelons qui mènent au sommet.
«Les femmes sont souvent obligées de renoncer aux postes à responsabilité, qui leur permettraient ensuite d’avoir l’expérience requise pour siéger sur les conseils d’administration», explique Juan Carlos Fernandez Zara.
Comment y remédier ? Heba Capdevila-Jan- geerkhan, Chief Operating Officer de Taylor-Smith, membre du conseil d’administration du MIoD suggère un système de quotas qui, quoiqu’imparfait, «amènerait ce déclic nécessaire».
Les solutions évoquées par le MIoD lors d’une conférence la semaine dernière sont la création de crèches dans les entreprises pour soutenir les femmes qui travaillent, des horaires aménagés, la promotion de la présence de femmes sur les conseils d’administrations des entreprises….
Autre solution envisagée: la création d’une banque de données de femmes susceptibles de briguer un mandat d’administratrice pour Maurice. Cette initiative provient d’un projet exposé par l’ambassadrice suisse lors de la conférence. Un projet équivalent a été lancé par l’Union patronale suisse qui a construit une banque de données de 400 femmes qui peuvent briguer un mandat d’administratrice, l’idée étant d’augmenter la part féminine dans les conseils d’administration des entreprises suisses.
Puisque la diversité est un des objectifs du Code de gouvernance récemment adopté à Maurice, le MIoD compte mettre sur pied trois groupes de travail axés sur la mise en œuvre de ces solutions au sein des entreprises. Il organisera aussi des ateliers de formation à cet effet.
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