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Pravesh Oogarah: dix ans de travail et d’études pour atteindre les sommets
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Pravesh Oogarah: dix ans de travail et d’études pour atteindre les sommets
À 28 ans, Pravesh Oogarah est sans doute le plus jeune directeur financier d’un hôtel cinq étoiles à Maurice, celui du Hilton à Wolmar. Sa réussite tient en l’amour des chiffres, la détermination de réussir et un ersatz de chance. Portrait d’un gagnant.
Pravesh Oogarah, qui arbore la boule à zéro, ne s’étend pas dans ses réponses. Il le justifie en disant qu’il n’a pas l’habitude des interviews. On sent, par son débit, qu’il préfère les chiffres aux mots et que lorsqu’il s’exprime, c’est pour aller droit au but. Un peu comme au football, l’autre passion de sa vie, qu’il trouve le temps de pratiquer.
Dix ans, c’est le temps qu’a mis cet habitant de La Source, Quatre-Bornes, pour quitter le fauteuil de stagiaire en comptabilité. Pour se propulser au sommet, sur la chaise du directeur financier, et ce, à la seule force de ses poignets.
Scolarisé au New Eton College, il démontre très tôt de sérieuses dispositions pour les mathématiques et la comptabilité. Ses résultats du School Certificate le prouvent : une unité en comptabilité et en mathématiques et deux en économie. Il a l’opportunité de quitter cette école pour un collège d’élite mais préfère rester fidèle à son école.
En attendant ses résultats de Form VI, il se dit qu’il va travailler un mois dans l’hôtellerie et postuler à l’université de Maurice pour étudier la comptabilité ou les finances. Il prend son courage à deux mains et va frapper à la porte de tous les hôtels de la côte Ouest pour obtenir un mois de stage à n’importe quel poste. Le premier hôtel où il se rend, le Hilton, est le bon.
Le directeur des ressources humaines de l’établissement lui parle alors d’un poste vacant dans la prise de livraisons au sein du département de comptabilité. Il l’accepte. «Dès que j’ai été à cette place, j’ai aimé l’environnement. Je me suis dit que je me voyais bien occuper le fauteuil de directeur financier un jour», avoue-t-il.
Ses résultats tombent et il obtient un B dans chacune des matières précitées. Il est déçu. S’il s’écoutait, il aurait retenté sa chance avec une troisième année de Form VI mais il sait que son père n’en a pas les moyens. Ce dernier, qui est souffrant, l’encourage à se dépasser dans son travail. «Il a été mon inspiration», confie Pravesh Oogarah.
Le directeur financier de l’hôtel, agréablement surpris qu’un jeune de 18 ans ait autant d’ambition, l’encourage à travailler, tout en étudiant. Ce, dans le but de prendre part aux examens de l’Association of Chartered Certified Accountants (ACCA). Conseil avisé qu’il suit. Il travaille de 8 à 17 heures et prend ensuite des leçons d’ACCA. «Il fallait être bien organisé et rester concentré sur son objectif.»
Sa détermination est payante : il grimpe vite les échelons. Il évolue dans le Cost Control Department puis comme Debtors Officer avant d’être affecté comme Payroll Administrator et Credit Manager. En parallèle, il suit plusieurs cours en ligne, offerts par l’université du groupe Hilton, en leadership, en management, en coaching, en audit et contrôle interne. Il se voit attribuer le trophée du Best Team Member de l’hôtel pour l’année 2009-2010. En 2011, la direction lui offre le poste de comptable. Il n’a alors que 23 ans. «J’étais dans mon élément. Je n’ai jamais considéré la comptabilité comme un travail mais comme un plaisir.»
Pour beaucoup, il s’agit d’un travail routinier. «Certainement pas dans le domaine de l’hôtellerie, dit-il. Ici, tous les jours, il y a des challenges. C’est dynamique, il faut non seulement contrôler les budgets mais aussi rencontrer les chefs de départements et voir comment ils s’y prennent pour boucler leurs objectifs et si toutes les procédures sont suivies.»
Entre 2012 et 2013, il a l’occasion d’occuper momentanément et à plusieurs reprises le fauteuil de directeur financier lorsque le titulaire du poste est appelé à prêter main-forte aux autres hôtels de la région. L’intérim le plus long qu’il ait effectué était de six mois. Il y prend vite goût. «Il fallait être plus stratégique, faire des projections, avoir une vision plus globale des choses et prendre des décisions rapides mais judicieuses.»
Il se retrouve à diriger des membres du personnel plus âgés mais personne n’y prend ombrage. «Tout dépend de l’approche qu’on a. J’ai expliqué à tout le monde que mon objectif était de les faire progresser professionnellement et que c’est ensemble que nous allions réussir.» En 2014-2015, il décroche à nouveau le trophée de Best Team Member Assistant Head of Department.
En juin 2015, il est envoyé au Hilton Labriz des Seychelles pour agir comme directeur financier pendant deux mois. Trois mois plus tard, le directeur financier de l’hôtel de Wolmar décide de rejoindre un autre établissement du groupe Hilton et son remplaçant est tout trouvé. Pravesh Oogarah est titularisé en janvier 2016. «Pour moi, les titres ne sont pas importants. Ce que je veux promouvoir, ce sont les valeurs du travail bien fait, l’intégrité et l’éthique. Il faut aussi innover et sans cesse se remettre en question.» La prochaine étape pour lui serait de devenir directeur financier de plusieurs hôtels du groupe.
Si Pravesh Oogarah, qui a aussi trouvé le temps d’épouser Sacha, son soutien de tous les instants, en 2016, avait un conseil à donner aux jeunes, ce serait de s’accrocher à leur rêve et de tout faire pour réussir. «Le cocktail de la réussite selon moi est la détermination, beaucoup de travail, des études en continu, le tout arrosé d’un zeste de rigueur et d’autodiscipline. Le monde leur ouvrira alors ses portes. Je crois qu’il y a de la place à Maurice pour tous les jeunes déterminés à réussir…»
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