Il a dû subir un interrogatoire marathon, mené par les enquêteurs du Central Criminal Investigation Department (CCID) à l’aéroport, samedi 11 mars. Toutefois, Umar Fokeer, djihadiste présumé, a pu regagner son domicile sans être inculpé. Le jeune homme a expliqué qu’il n’a rien à voir avec le djihad. «J’avais pris un billet d’avion Maurice-Istanbul-Angleterre, pour aller rechercher du travail mais j’ai choisi de faire ce transit étant donné que j’avais bénéficié d’une promotion sur le prix des billets d’avion», dit le jeune homme.

Cet habitant de Plaine-Verte explique qu’il ne savait pas que son ami, Muntazzam Saddula, n’avait pas informé ses parents avant de prendre l’avion. «On avait décidé ensemble qu’on allait partir chercher un emploi, mais c’est à la suite de mon arrestation, que j’ai appris qu’il n’avait pas informé ses parents et que son père avait fait une déclaration contre lui», poursuit notre interlocuteur.

Ce dernier affirme qu’il est contre la violence et ajoute devoir à présent faire face au regard de la société en raison du geste de son ami. «A cause de mon ami, je me suis retrouvé mêlé à une affaire de terrorisme et je maintiens, je ne suis pas un recruteur.»

Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel, assisté de Me Yousuf Ali Azaree, représentant Muntazzam Saddula, soutient que la police n’a aucune preuve jusqu’ici, pour inculper son client en vertu de la Prevention of Terrorisme Act (PoTA). «Mon client, Muntazzam Saddula, a l’habitude de plaisanter sur le djihad mais cela ne veut pas dire qu’il en est impliqué. Il s’est certes montré curieux en téléchargeant une application démontrant les étapes pour rencontrer des membres de l’État islamiste», explique Me Mohamed, précisant que cela ne veut pas dire qu’il est un djihadiste en herbe. «Il a dit à la police l’avoir fait par curiosité.»

L’enquête se poursuit demain, lundi 13 mars, aux Casernes centrales.