Publicité

Sextapes virales: un acteur se met à nu

12 mars 2017, 22:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Sextapes virales: un acteur se met à nu

Elles suscitent critiques, moqueries ou sympathie. Mais ne laissent pas indifférents. De nouvelles sextapes ont fait leur apparition sur les réseaux sociaux au cours des 15 derniers jours. Parmi elles, Dem Afraid, Dou ou encore Pompé. Propulsant les «acteurs» et «actrices» sur le devant de la scène.

Wadim (prénom modifié) est devenu célèbre bien malgré lui. Une de ses vidéos a été partagée des centaines de fois sur Facebook. On l’y voit, en compagnie de sa copine, qui lui fait une «petite gâterie» dirons-nous pour rester dans le politiquement correct. Le cadre : une forêt enchanteresse où gazouillent les petits zozios…

D’une durée de 2 minutes, 31 secondes et quelques centièmes, ce clip aurait pu passer inaperçu car l’action est, somme toute, assez banale. Sauf qu’à un moment donné, Raiponce, prise d’une crampe à la mâchoire, explique à son prince qu’elle est fatiguée. Ce dernier, pas charmant pour un sou, lui demande alors de continuer sa basse besogne. Et de ne plus piper mot.

«Cette vidéo est ressortie du placard il y a quelques jours, mais elle date en fait de trois ans», lâche Wadim, exaspéré. Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 21 ans, ne s’attendait pas, dit-il, que son passé le rattrape. À voir son allure élancée, son air sévère, sa coupe à l’iroquoise, on l’imagine mal en Rocco Siffredi local. «J’avais 17 ans à l’époque. On fait tous des conneries quand on est ado, non ?»

Pourquoi et à qui a-t-il envoyé ce clip ? Était-ce pour devenir célèbre ? «Pas du tout. Je nous avais filmés, ma copine et moi, pour mon plaisir personnel, pour pouvoir visionner le clip quand elle me manquait.»

Mais il aurait égaré son téléphone quelque temps après. «Enn dimoun inn ramass mo portab ek inn partaz klip-la.»

Et puis, un beau jour, un de ses amis l’a appelé pour lui dire qu’il était devenu une star… S’en sont suivis, moqueries, collibets et blagues douteuses. Mais cela a été encore plus dur pour sa copine. «Normal li ti ankoler. Mé tou in korek apré.»

Les ennuis, eux, ont mis plus de temps à se calmer. Sa copine étant mineure à l’époque, la police s’est intéressée de près à eux. «On m’accusait d’avoir eu des relations sexuelles avec mineure. Heureusement que le père de ma petite amie a plaidé en ma faveur. C’est également lui qui s’est chargé de faire bloquer le clip en question.»

Mais comme rien ne se perd sur la Toile, des «tordus» ont dû le retrouver et le font de nouveau circuler, puisque les sextapes sont à la mode en ce moment, ironise Wadim.

Celui-ci tient à préciser que, malgré des moments difficiles, sa copine d’alors et lui sont toujours en couple. «Nou pa kass latet ar sa zordi. Less dimounn dir séki zot lé.» Des séquelles psychologiques, il n’en garde aucune, assure le jeune homme. «Fini bliyé sa.»

Le micro-trottoir

Ricardo Alexandre, 25 ans

«Les sextapes, j’ai l’impression que c’est une maladie contre laquelle il n’y a pas de remède. Elle contamine tout le monde. On s’excite au début mais on finit par oublier, c’est tellement banal de nos jours.»

Laurent Lam, 29 ans

«Beaucoup de jeunes filment leurs ébats. Mais il faut être vigilants. Il faut s’assurer que les clips ne tombent pas entre les mauvaises mains et qu’ils n’atterrissent pas sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, c’est souvent par vengeance que certains les balancent sur Facebook. D’autres encore les exhibent, kouma dir gran paké zonn kasé. Il y a également l’hypocrisie de quelques «culs serrés» qui sont très prompts à critiquer.»

Beryl François, 27 ans

«C’est une honte. C’est à se demander ce qui leur passe par la tête pour faire des choses pareilles. La naïveté a ses limites. Une fois que c’est sur un smartphone, le clip peut atterrir à l’autre bout du monde, ne l’oublions pas. Et ce boulet, qui ternit votre réputation, vous le traînerez derrière vous pendant longtemps, voire toute une vie.»

Ranjana Bholah, 20 ans

«Des sextapes ? Je n’en ai vu aucune. Aucune, vous dis-je. Cela ne m’intéresse pas. Mes amis le savent et évitent de m’envoyer ce genre de connerie pour éviter des ennuis ! Je n’ai absolument pas envie de savoir ce que les autres font dans leur lit, sous une tente ou dans la nature.

Les gens qui partagent ces vidéos contribuent à les rendre virales et sont les premiers à les critiquer. Il serait plus judicieux de contacter les autorités pour dénoncer les cas d’abus sur les mineurs de moins de 16 ans.»

Ashwin Boodhun, 28 ans

«Ces choses-là doivent rester privées. La faute revient aux protagonistes de ces vidéos de bas étage. Il faut aussi éviter de stigmatiser ces jeunes, qui, bien souvent, ne se rendent pas compte de l’impact que cela peut avoir sur leur vie.

Et puis, il faut arrêter d’être hypocrites. Nous n’avons pas le droit de juger. Je vous rappelle que, selon un classement établi par Google, un site porno est sur la liste de ceux qui sont les plus prisés des Mauriciens. Quel est l’intérêt, dans ce cas, de faire semblant de s’offusquer ?»