Les forces de l’ordre got talent. Les numéros exécutés par des membres de la Mauritius Police Force (MPF), lors des célébrations nationales du 49^e anniversaire de l’Indépendance et des 25 ans de la République, dimanche 12 mars, ont conquis. Surtout que jusque-là, on nous a accoutumés au sempiternel défilé de chaque unité. D’où cette curiosité. Que nous vaut ce changement ? L’express est allé aux renseignements, lundi 13 mars. 

Après deux coups de fil, rendez-vous est pris aux Casernes centrales en début d’après-midi. Déjà, une démarche inhabituelle saute aux yeux. Au point de rendez-vous, à proximité du Police Press Office, deux grands panneaux exposent des images de chaque policier ayant participé au spectacle de la veille, ainsi que celles des prises aériennes des chaînes humaines formant les cartes de Maurice entre autres îles de la République, en sus du slogan Lamé dan lamé. 

Notre interlocuteur, l’assistant surintendant Vinod Dawonauth, ne tardera pas à nous rejoindre. Il nous invite à prendre place dans une salle de conférence où nous attend autour d’une grande table, une bonne dizaine d’hommes ainsi qu’une femme, pour la plupart en bleu. Les présentations ne tarderont pas. 

«Vous avez devant vous la Police Research and Development Unit qui a été créée en mars 2015 après la nomination du commissaire de police», introduit Vinod Dawonauth. Avant d’enchaîner :«…Nous ne concevons pas de grands plans. Nous mettons uniquement en œuvre des activités pour motiver nos troupes, dont le show que les Mauriciens ont pu découvrir dimanche 12 mars.» 

La prestation des 690 policiers, pour la grande majorité des recrues de 2016, dit-il, a été réalisée «avek zot léker». D’autres membres de cette unité se joignent à la conversation. On apprend que les préparatifs pour le show de la fête nationale ont commencé fin février après les célébrations de Maha Shivaratree, avec des répétitions deux fois la semaine. Et après les heures de travail. 

L’inspecteur Paramasiven Soobrayen de la Police Training School explique que «tous les mouvements que vous avez vus au Champ-de-Mars sont à la base du drill. Ce sont des exercices habituels qui sont devenus un show sans que ça soit cette fois-ci, uniquement, du left, right».

Taillés sur mesure 

Pour la première fois, le public a également eu droit à un numéro de Baton Twirling. Il ressort que 91 recrues de 2016 se sont prêtées au jeu. Là également, sous la houlette de l’inspecteur Paramasiven Soobrayen. 

Par contre, n’appelez pas ces petites dames en uniformes taillés sur mesure des majorettes. «Elles n’aiment pas ça, puisque leurs différents mouvements, c’est davantage du drill qu’autre chose», réplique-t-on. 

Quant à la chanson «en dix langues», intitulée Lévé nou paviyon, elle a été écrite et composée en un mois par des effectifs de 19 à 50 ans, en collaboration avec l’orchestre de la police. Elle a été interprétée par sept policiers, dont deux femmes et un Police Attendant. Le maestro ici est le caporal Patric Gérald Macotia. Ce dernier soutient, tout fier : «Nous avons nous aussi nos Jane Constance au sein de la police.» Par ailleurs, deux des trois drones de la police ont aussi été mis à contribution pour la diffusion des images aériennes du spectacle.
 
Par contre, la Police Research and Development Unit (PRDU) ne fait pas que du show. Elle engage aussi la population dans le combat contre la criminalité. Le tout en embarquant la famille, pour le bien-être de la société. L’unité se charge aussi de sensibiliser le public en vue de diminuer le nombre d’accidents sur nos routes. «Par exemple, nous sommes à l’origine des arrêts superficiels à Coromandel, Piton et Terre-Rouge afin de ralentir la circulation à ces endroits classés dark spots», explique un des membres de l’unité. 

La PDRU réalise également des vidéos, comme celle tournée en marge du dernier recrutement de la Disciplined Forces Service Commission, pour motiver les jeunes à rejoindre la force. Aussi à son actif, la page Facebook de la MPF lancée le 16 septembre. 
«Nous remercions le public pour son soutien. À travers cette page, nous avons pu rapidement élucider des cas de vols, dont de voitures.» Parmi les cas élucidés : le vol à Intermart de Beau-Bassin la semaine dernière, ou encore le cas d’attouchement sexuel à Mare-aux-Vacoas. 

Par-dessus tout, l’objectif de la PRDU qui, rappellent ses membres, est ISO certifiée, est d’inculquer la discipline et le travail d’équipe. Comme démontré par ses troupes au Champ-de Mars.