«Le ministre Mahen Seeruttun dit qu’il souhaite améliorer la situation. Qu’il le fasse ici, à Camp-Yoloff. Li p crée enn problem é olié agrandi lafami planter li pé diminié li…» Les maraîchers de Camp-Yoloff n’en démordent pas. Selon eux, il n’y a pas lieu de les déménager dans un lieu «éloigné» de la capitale. Ils sont d’avis que cela va décourager les planteurs qui doivent se rendre à Belle-Vue, lieu que le gouvernement a choisi pour aménager un marché national dédié à la vente en gros des légumes et de fruits.

Issop Soobadar, le président de la Market Traders Association, est lui aussi catégorique. «Il fait très froid le matin à Belle-Rive et c’est également trop éloigné pour les 700 maraîchers travaillant dans les marchés de Port-Louis, dont le bazar central, celui d’Abercrombie et de Cité Martial. Ce chiffre exclut les marchands ambulants», explique ce dernier. 

Autre grief: ils ont été informés qu’ils devront plier bagage à neuf heures au lieu de 18 heures désormais. «Moi mo enn marsan, mo vinn encan toulezour. Touletan ti comansé gramatin apré fini six zer aswar. La séki municipalité pé rod fer apel diskrimination», martèle un marchand. 

Pas de contrôle

Contacté, Oumar Kholeegan affirme, lui, que l’heure de fermeture de la vente à l’encan tournait toujours aux alentours de 11 heures et jamais à 18 heures. «Pa ti ena kontrol. Bann dimoun ki pa ti ena permis ti pé vinn travay labas. Apré bann abitan mem gagn problem pu déplas zot, samem ine pran décision pu fermé 9 heures», le maire de Port-Louis. Et d’ajouter que «de tout fason li pa kapav rest ouver ziska 18 heures parceki enn marsan pas pu ale asté légim gramatin pu ale vandé dan bazar é rest fer va-et-vient enn zourné».

Oumar Kholeegan a, dans la foulée, tenu à préciser que cette pratique, de fermer la vente à l’encan à 9 heures, n’est pas encore en vigueur. «Bann inspekter ine zis alé pu inform zot ki sa pu pran effet dan environ dix zour ou komansman avril.»

Mahen Seeruttun a, pour sa part, effectué une visite à proximité de l’église St- Antoine, à Port-Louis, jeudi, pour assister de visu à la vente à l’encan des fruits et légumes. Le ministre de l’Agro-industrie a décrit les conditions dans lesquelles cette activité se fait d’«archaïques et dépassées», déplorant l’absence d’hygiène, de sécurité et d’infrastructures. D’où le projet, estimé à Rs 350 millions, qui «répondra à toutes les exigences».