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Human story: l’émouvante histoire de Sarah
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Human story: l’émouvante histoire de Sarah
Elle s’appelle Sarah Jacques. Elle a 19 ans. Tôt, jeudi 16 mars, elle se rendait au collège Saint Bartholomew’s, à Port-Louis, quand elle a été victime d’une crise d’épilepsie. Elle se trouvait alors au jardin de la Compagnie. Ses médicaments et la cuillère qu’elle garde toujours dans son sac lui ont probablement sauvé la vie. Elle s’est tout de même fait aider par des badauds, interpellés par son état. Certains ont alors appelé les policiers. Qui ont voulu la transporter à l’hôpital, mais elle s’obstinait à ne pas vouloir y aller. Ils l’ont alors conduite au collège. Où Sarah a finalement raconté son histoire, qui a même touché les hommes en uniforme…
Elle est orpheline et vit avec ses deux frères. Mais elle ne peut compter sur eux, car ils ont eux-mêmes des problèmes. Alors, depuis une semaine, elle vit chez un pasteur à Sainte-Croix. C’est d’ailleurs au domicile de ce dernier qu’on a rencontré la jeune fille, vendredi 17 mars.
Sarah a perdu sa maman à l’âge de 6 ans. Puis son père quelque temps après. Les quatre années qui ont suivi le décès de ses parents, elle les a passées dans trois «shelters». «Quand j’ai eu 18 ans, on m’a demandé de quitter l’abri en question. Je me suis alors retrouvée avec mes deux frères aînés qui vivent à Baie-du-Tombeau.»
L’année dernière, elle a changé de collège à cause du trajet trop long. Et parce que son état de santé empirait. C’est son petit ami qui l’a aidée avec les démarches administratives. Sarah n’obtiendra pas son HSC à la première tentative. Mais elle n’est pas de ceux qui jettent l’éponge. Cette année, elle compte réessayer.
«Rien à manger»
Sauf que désormais, elle travaille en parallèle. «Je suis dans un centre d’appels depuis fin 2016. Je perçois Rs 8 000. Cet argent, je l’utilise pour payer des dettes.Mo pey délo, kouran, lakaz NHDC. Banla pré pour vinn saizi la mo krwar. Mo péna kass pou tir rasion selman», confie Sarah. Ainsi, après les heures de classe, elle bosse de 15 heures à 23 h 30. C’est en rentrant à la maison, vers minuit, qu’elle prend le temps de dîner. C’est à une heure du matin qu’elle se laisse aller dans les bras de Morphée.
L’histoire de Sarah a ému les dirigeants du collège où elle étudie. Personne n’était au courant de sa situation. Jusqu’à ce que, le mois dernier, elle aille demander la permission à Dorine Chukowry, la rectrice de Saint Bartholomew’s, de se rendre dans une station de radio privée pour chercher de l’aide. «C’est à ce moment-là qu’on a compris qu’elle était mal nourrie. Sarah m’a confié que certains jours, elle n’a rien à manger», affirme la responsable du collège.
Depuis, elle se fait un devoir de donner de la nourriture à la jeune fille ; deux roti, un pain et du jus. «On lui donne aussi le matériel scolaire. Malheureusement, on ne peut pas en faire plus», lâche Dorine Chukowry. Cette dernière a en outre sollicité l’aide de Jean-François Chaumière, Senior Advisor du bureau du Premier ministre, afin qu’il aide Sarah à trouver un abri, rien que pour elle. La priorité, souligne la rectrice, c’est que Sarah réussisse à ses examens. Tout comme elle a obtenu son SC quand elle vivait dans un «shelter».
Jean-François Chaumière confirme, lui, que des démarches en vue d’aider Sarah sont en cours. «On essaie aussi au niveau des parents d’accueil. Le salut viendra des familles mauriciennes…»
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