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Brian Ah Chuen: «Le Private Banking offre énormément d’opportunités sur le marché étranger»

20 mars 2017, 16:14

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Brian Ah Chuen: «Le Private Banking offre énormément d’opportunités sur le marché étranger»

Parlez-nous du lancement d’UnionPay Diamond Card qui a eu lieu récemment. Quelle est la raison de cette initiative?

UnionPay c’est un peu l’équivalent de Visa ou Mastercard dans le monde. Le groupe est peut-être basé en Chine mais il a une véritable stratégie d’expansion en dehors de son marché domestique. 

Suivant des discussions avec les hauts cadres de la compagnie, nous avons compris que leur vision est alignée sur le nôtre. UnionPay nous a donc proposé la Diamond Card, qui est la carte la plus haut de gamme de tous les produits qu’ils offrent. Ce qui va dans le sens de l’objectif d’ABC Banking d’aller dans le Private Banking.

Nous opérions déjà dans ce créneau, mais à présent nous mettons les bouchées doubles pour développer le segment Private Banking. Et la carte en elle-même offre beaucoup d’avantages aux détenteurs, dont l’accès aux airport lounges, des assurances voyages. En plus, c’est une carte de débit, donc c’est gratuit.

Pourquoi misezvous sur le «Private Banking»? Quelles en sont les perspectives de développement?

Nous pensons que c’est un segment qui offre énormément d’opportunités, pas seulement à Maurice mais aussi à l’étranger. Comme vous le savez, nous avons un département assez important dans l’International Banking, car nous avons beaucoup de clients à l’étranger et je pense qu’il y a une possibilité pour nous de développer le côté Private Banking avec une clientèle étrangère.

Vous avez ouvert une branche à Hong Kong récemment. Comment se porte cette filiale et quelle est votre stratégie sur l’Asie?

Notre objectif est d’étendre nos activités hors de Maurice. Le marché mauricien est quand même très saturé. Nous avons vu une opportunité en Asie et on s’est dit que Hong Kong pour nous c’est idéal car c’est un hub qui nous permettrait d’atteindre les différents pays du continent asiatique, y compris la Chine.

Nous avons eu notre licence de la Hong Kong Monetary Authority (HKMA) qui est l’équivalent de la Banque de Maurice ici, une licence obtenue après plusieurs mois. Finalement ils nous ont octroyé une licence pour opérer une Branch Office. Nous avons ouvert nos portes il y a à peine deux semaines à Hong Kong. Nous avons des employés qui connaissent la culture asiatique, qui parlent la langue et qui peuvent communiquer et donner de bonnes informations aux clients potentiels en Asie.

Vous visez également le «Private Banking» à travers votre branche hongkongaise?

Tout à fait. On vise les High Net Worth Individuals d’Asie et on souhaite également encourager les compagnies asiatiques à utiliser Maurice comme plateforme pour aller investir en Afrique. Car nous avons une connaissance du continent en raison de notre proximité, sans oublier les nombreux accords que nous avons avec plusieurs pays d’Afrique. Pour moi, la priorité quand on fait du business, c’est de bien connaître la langue et la culture du pays avec lequel on travaille.  Et à Hong Kong, il y a cette connaissance du marché asiatique, surtout sur la Chine alors qu’à Maurice, nous avons une proximité avec le continent. Chaque pays peut donc en tirer un avantage mutuel afin d’aider l’autre à concrétiser des projets.

Songez-vous à ouvrir une branche sur le continent africain également?

Ce n’est pas dans nos plans immédiats. Mais je pense que quand le business commence à s’agrandir, on va certainement considérer cette option.

Qu’en est-il du secteur bancaire au niveau local ? Comment se porte-t-il actuellement?

Si je me base sur notre expérience pour l’obtention de notre licence auprès de la HKMA, il faut dire qu’ils nous ont demandé beaucoup d’information sur notre secteur bancaire ainsi que sur Maurice en général. 

Le fait qu’ils nous aient octroyé cette licence prouve que Maurice est vu d’un bon oeil à l’étranger. Nous bénéficions d’une bonne régulation à travers la Banque centrale. Le secteur bancaire est une industrie solide. Mais s’agissant du business dans le secteur, tout le monde sait que le secteur bancaire fait face à un fort taux de liquidité actuellement. Cela maintient les taux très bas. Il y a bien sûr une compétition féroce. Mais en fin de compte, nous avons un marché ouvert, on est un pays démocratique et ce sont les forces du marché qui prévalent.

Mais on parle souvent d’un problème de sur bancarisation à Maurice…

Je pense que chaque banque a une niche spécifique. On ne peut pas être présents partout. Peut-être que les grandes banques peuvent se permettre de faire cela. Mais nous étant une petite banque, on a surtout misé sur le Corporate Banking et l’International Banking. Maintenant, nous misons sur le Private Banking. C’est à chaque banque de choisir son propre créneau. Mais la compétition c’est une bonne chose pour la population, qui bénéficie de toutes les promotions.

Quels sont vos projets sur le moyen et long terme?

Pour nous, il s’agit définitivement d’étendre nos activités à l’étranger. On n’abandonne pas Maurice pour autant, car on a notre clientèle ici. Mais comme toute industrie à Maurice, il nous faut nous développer. Le gouvernement par exemple encourage plusieurs secteurs à s’exporter, comme le secteur manufacturier ou encore les services entre autres. Et c’est cela que l’on doit faire pour avoir une croissance soutenue.

C’est une des raisons pour lesquelles on a ouvert cette branche à Hong Kong. Avec la Diamond Card, on est la première banque africaine à proposer cette carte. C’est un grand événement, que ce soit pour nous ou UnionPay, qui avait d’ailleurs organisé un lancement spécial à Shanghai pour annoncer ce lancement.