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Goodlands: la gare routière sous haute surveillance policière

20 mars 2017, 10:30

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Goodlands: la gare routière sous haute surveillance policière

Plusieurs plaintes ont été faites et maints appels lancés aux autorités afin de faire de ce lieu un endroit plus sûr. Depuis quelques semaines, une forte présence policière y est constatée. Il est midi. La gare de Goodlands est plutôt calme. Sur place, une petite boutique où le boutiquier sert les clients par une fenêtre alors que la porte d’entrée est bien fermée de l’intérieur. Cette boutique est située à l’autre bout de la gare, plus près d’un quartier très connu pour son insécurité. Trois jeunes, pieds nus, vêtus de shorts, deux ayant la chemise ouverte et l’autre torse nu, s’appuient contre la main courante et dévisagent presque tous les passants. Cette partie de la gare est plus calme que les autres. Nous décidons donc d’aller dans le centre. Trois policiers sont sur place. Ils nous demandent de ne pas trop nous aventurer car «ici c’est dangereux», d’autant plus que mon collègue et moi, nous sommes munis de nos téléphones portables et de nos sacs. Après un brin de causette avec ces hommes des forces de l’ordre, l’un d’entre eux confie que plusieurs cas de vol et d’agressions y ont lieu presque quotidiennement. Nous décidons d’en savoir plus auprès des chefs de gare. «Regardez notre bureau, il n’y a plus de carreaux de vitre, les malfrats ont tout cassé» dit un chef de gare en désignant du doigt les jeunes qui traînent tout près de la boutique. De plus, il indique que nous sommes venus à une heure inappropriée et que nous aurions dû revenir un peu plus tard dans l’après-midi.

Bien tenir son sac

Nous avons suivi le conseil et sommes revenus juste avant la sortie des écoles. Il est 14 h 30, les écoliers commencent à affluer. Trois véhicules de la police arrivent eux aussi. Ils sont environ une dizaine de policiers à poser pied à terre. Ils se séparent et vont dans différentes directions de la gare. Une policière approche toutes les jeunes filles et les femmes pour connaître leur destination et leur dire d’entrer dans leur bus dès qu’il arrive. À un moment donné, cette policière approche une vieille dame pour lui demander de ramasser sa chaîne en or et de bien tenir son sac. «Très souvent, les sacs disparaissent ici», lance-t-elle. Les jeunes filles et les garçons qui ont rendez-vous sont vite repoussés par des policiers. Tout est sous contrôle.

 

Les chefs de gare eux sont très contents. Une initiative qui aurait dû, selon eux, être prise plus tôt. «Nous sommes obligés de faire tous les autobus partir vers 17 heures car passée cette heure, cela devient trop dangereux et nous demandons aux passagers d’attendre leur bus dans le village au lieu de venir à la gare. Ces malfrats agressent les membres du public, les chauffeurs, les écoliers et ils volent même les marchands qui vendent de la nourriture», raconte un chef de gare. Mais depuis quelques jours, la situation est plutôt calme.

Un chauffeur confie que ces personnes qui montent à bord des bus ne paient pas. «Ils sont armés et nous sommes obligés de rester tranquille. De plus, à plusieurs reprises, des autobus ont été saccagés. Parfois, ils lancent des pierres sur nos véhicules», déplore-t-il. Un marchand confie que souvent, ces malfrats prennent de la nourriture sans payer et parfois, ils se font voler leurs recettes de la journée. Il ajoute que la semaine dernière, des employés de l’usine Esquel, qui est située tout près de la gare, ont été volés. Ils ont été délestés de leurs portables et ont été agressés.

Néanmoins, malgré la présence policière, ces va-nu-pieds traînent partout. Et ils sont toujours sans chaussures. Un membre du public confie qu’ils le font exprès pour pouvoir courir plus vite et ne pas se laisser rattraper. Malgré la présence de policiers, les chefs de gare et les usagers se sont toujours pas rassurés, car selon eux, la situation retournera à ce qu’elle était jusqu’à tout récemment si un poste de police n’est pas aménagé là. A moins que la gare ne soit transférée. «Nous décourageons les jeunes filles et les femmes de venir à la gare car c’est trop risqué pour elles. Le jour de la foire, la scène est encore plus inquiétante» selon un membre du public voyageur.