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Le poisson importé de plus en plus présent dans la marmite

22 mars 2017, 21:00

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Le poisson importé de plus en plus présent dans la marmite

Comment satisfaire une demande grandissante en poisson alors qu’on est entouré d’eau? Maurice aurait davantage tendance à se tourner vers l’importation. En effet, selon le ministère de la Pêche, environ 19 000 à 20 000 tonnes de cette denrée sont consommées par année alors que dans un rapport publié vendredi 17 mars, Statistics Mauritius parle d’une production locale qui s’élève à 15 195 tonnes en 2016. Et pour satisfaire la demande, les Mauriciens sont dans l’obligation de consommer du poisson venant de l’étranger.

Selon les chiffres officiels, Rs 11 156 milliards de poisson et de produits dérivés, soit 184 000 tonnes, ont été importés l’année dernière. En 2015, ce chiffre s’élevait à Rs 9 936 milliards, soit 178 000 tonnes.

Mauvaises prises à l’ouverture de la pêche à la senne

Les prévisions ne sont guère rassurantes. L’importation pourrait être encore plus conséquente cette année tandis que les prises ont été mauvaises dès l’ouverture de la pêche à la senne. «La tendance notée ces dernières semaines ne fait qu’accentuer nos craintes», s’inquiète un cadre du ministère de la Pêche.

De son côté, le ministre de la Pêche, Prem Koonjoo, qui remettait des alevins et des cages à des pêcheurs de Grand-Gaube pour l’aquaculture, mardi 21 mars, est conscient que la situation est peu réjouissante. Il en a profité pour dévoiler sa stratégie à l’express. «C’est une tendance mondiale. Les consommateurs se tournent davantage vers le poisson, d’où notre plan pour encourager l’aquaculture.»

Chaque Mauricien consomme entre 19 et 20 kilos de poisson par an, d'après la Banque mondiale.

Le ministre ajoute : «Avec l’aide de l’Union européenne, nous allons surveiller les activités des bateaux de pêche dans nos eaux et suivre la concentration des bancs de thon pour une meilleure pêche grâce à un appareil électronique.»

Cependant, le cadre d’une institution étrangère ayant fait des études sur ce secteur à Maurice estime que la solution pour répondre à la demande en poisson ne viendra pas seulement de l’aquaculture et encore moins de la pêche artisanale hors lagon. Il considère qu’il est d’abord nécessaire de mieux piloter les projets d’aquaculture qui peinent à décoller.

En revanche, note-t-il, les bancs de poisson dans les eaux mauriciennes sont pleins de ressources mais sont mal exploités. «Les bateaux de pêche ramènent environ 2 000 tonnes de poisson de ces bancs alors que la capacité est de 5 000 tonnes. Il faudra donc bien organiser ce type d’activité pour satisfaire la demande du consommateur», conseille-t-il.

20 kilos par habitant en un an

<p>La Banque mondiale estime que chaque Mauricien consomme entre 19 et 20 kilos de poisson par an. Ce chiffre est loin des 60 kilos pour chaque Seychellois alors qu&rsquo;en moyenne, chaque Africain (habitant le bloc africain) consomme environ 8 kilos de poisson par année.</p>

<h2>137 474 tonnes de poisson exporté</h2>

<p>Alors même que la consommation de poisson dépasse la production locale, Maurice a exporté 137 474 tonnes de poisson et de produits dérivés en 2016. Un cadre du ministère de la Pêche explique que ce sont des bateaux de pêche battant pavillon mauricien qui exportent leurs prises à l&rsquo;étranger. Tel est le cas de la compagnie SAPMER. Le chiffre avancé comprend également le thon en boîte. Ce type de pêche, précise-t-on, contribue fortement à l&rsquo;économie mauricienne.</p>