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Rao Ramah: «Heureux que le bon sens l’ait emporté»
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Rao Ramah: «Heureux que le bon sens l’ait emporté»
Le père de la nouvelle carte d’identité est fier d’avoir pu concrétiser son projet. Faisant ressortir que plusieurs générations vont en bénéficier, il espère qu’on se souviendra de lui pendant longtemps. Entre-temps, il continue son petit bonhomme de chemin sur Internet, qui le fascine.
Il aime le rap, le hip-hop et les chansons de Maître Gims. Et pourtant, il n’est pas dans le show-biz. C’est dans l’informatique qu’il évolue. Rao Ramah est l’ancien directeur du projet de la nouvelle carte d’identité biométrique. Après avoir quitté le bureau du Premier ministre en 2014, il s’est envolé pour Londres pour compléter son diplôme de Digital Marketing, au Digital Marketing Institute. Il est devenu Digital Marketing Professional, Consultant and Registered Trainer pour les firmes locales et internationales.
«Aujourd’hui, je me sens bien dans ma peau. J’ai choisi de rester à Maurice plutôt qu’en Angleterre afin de profiter du climat de ce beau pays et de saisir les opportunités qui se présentent devant moi sur le plan personnel, professionnel et spirituel», dit-il. Il affirme qu’à Maurice, le secteur de l’informatique est en pleine ébullition.
Rao Ramah se souvient de l’époque où il a travaillé sur le projet de la nouvelle carte biométrique. «Beaucoup de monde, au gouvernement, dans le secteur privé et à la Singapore Cooperation Enterprise, a travaillé très dur sur le projet, depuis 2011. Je suis heureux de constater que la plus haute cour a validé nos efforts et que le gouvernement actuel a reconnu la légitimité de la nouvelle carte d’identité nationale pour l’avancement du pays. Finalement, le bon sens l’a emporté», se réjouit-il. Diriger ce projet a été un défi pour lui. «Je suis fier d’avoir pu mettre en œuvre ce système. Plusieurs générations vont en bénéficier, même après ma mort. J’espère qu’on se souviendra de moi pendant longtemps.»
Rao Ramah est né à Curepipe. Il fait souvent le déplacement à Albion, la ville lumière étant trop bruyante et pluvieuse à son goût. À la plage, il admire le ciel bleu et le sable blanc tout en passant du temps avec ses enfants (il a cinq garçons et trois filles). «C’est relaxant d’entendre et de voir ses enfants heureux devant soi. J’aime aussi bouquiner. Les livres ayant trait à la technologie, à la politique et à la spiritualité me passionnent.» Fan de rap et de hip-hop, il a assisté cette année au concert de Maître Gims, son chanteur préféré. «J’aime la puissance de sa voix, l’énergie qu’il dégage et ses textes qui font mouche.» Ce féru de technologie écrit en ligne sur le Digital Marketing. Il y a quelques mois, il a mis un de ses livres sur Booknest, un site de partage lancé par un groupe de jeunes. Les échanges sur Internet le passionnent. Il décompte environ 988 000 Mauriciens abonnés à l’Internet. Une bonne partie de la population est maintenant active en ligne.
«On ne s’en rend peut-être pas compte, mais un profond changement s’opère dans notre société.» En tant que professionnel du marketing informatique, il suit de très près cette évolution. Il constate que les organisations mauriciennes ne sont pas encore prêtes pour surfer sur la vague numérique. «Je rencontre très souvent des patrons d’entreprise qui affirment qu’ils n’ont pas les compétences requises pour saisir cette opportunité qui s’offre à eux, que ce soit à Maurice ou ailleurs. Ma mission est d’aider les entreprises et les agences à s’intégrer dans la sphère informatique. Je les aide à mettre en place des stratégies appropriées, afin de dynamiser leurs activités dans le domaine du numérique.»
Le système de santé publique, les infrastructures, la productivité, la performance, la gouvernance sont tant de choses à améliorer pour favoriser le développement du pays à long terme. Pour cela, il faudra mettre de côté «cette mentalité des îles» et ouvrir sa pensée. «Il faut songer à notre prospérité en tant que nation indépendante. J’ai beaucoup d’espoir dans la jeune génération. C’est elle qui apportera le progrès dont le pays a tant besoin», prévoit-il.
Pour ce spécialiste, l’informatique, si elle est utilisée à bon escient, aidera à faire des économies. Par exemple, la santé publique représente un budget de Rs 10 milliards par an. «Nos hôpitaux et centres de santé publics continuent à enregistrer les patients manuellement. Cela engendre une mauvaise qualité de service et du temps perdu à faire la queue.»
L’usage des dossiers médicaux électroniques est essentiel pour gagner la bataille de l’efficience. «Améliorer, grâce à la technologie, de 5 % notre efficience dans ce secteur ferait économiser un demi-milliard de roupies au pays.» Cette somme pourrait être réinvestie dans un système de santé plus sophistiqué. Faisant valoir que cette technologie est à notre portée, Rao Ramah signale qu’il suffit d’un peu de volonté et de compétences pour la mettre au service de la prospérité du pays.
Son parcours
<p>1988 : Étude en ingénierie à l’Imperial College de Londres</p>
<p>1991 : Bachelor Honours Degree</p>
<p>1992 : IT Analyst à IBL</p>
<p>1994 : Industrial Consultant à Birmingham City University</p>
<p>1997 : Product Support & Marketing Manager à IBL</p>
<p>2004 : Création d’un Online Marketing au Royaume-Uni</p>
<p>2011 : Special Adviser au bureau du Premier ministre</p>
<p>2012: Project Director - Mauritius Smart ID Card Project</p>
<p>2016/17: Digital Marketing Professional, Consultant and Trainer</p>
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