A 17 ans, le Mauricien, qui devient à partir de ce mois le premier sportif du pays à être sponsorisé par Red Bull, voit sa carrière de kitesurfeur arriver à un tournant cette année. Si tout avait commencé avec seulement du fun, le jeune homme se retrouve désormais à porter les couleurs de Red Bull mais demeure avant tout un passionné de cette discipline nautique qui lui a tant apporté. Un objectif qui lui est resté tout au long de sa carrière et qui lui a permis de gravir les échelons pour qu’il devienne le champion qu’il est maintenant.

Louka Pitot et le kitesurf, c’est une histoire qui débute il y a sept ans à Anse-La-Raie en voyant un ami de sa soeur s’adonner à cette pratique où le vent et l’eau sont en parfaite symbiose. «J’ai démarré avec Kitezone et j’ai pris des leçons mais le tout était surtout pour m’amuser. Nous avons la chance à Maurice d’avoir les bonnes conditions et les bons climats donc on s’est dit avec des amis qu’on allait utiliser à fond cette opportunité», raconte Louka Pitot.

Afin de s’ouvrir les portes vers l’international, le Mauricien a obtenu en 2013 la double nationalité française car «il n’y a pas vraiment beaucoup de compétitions de kite dans les environs et avoir cette nationalité française m’a permis de participer aux championnats de France et d’Europe», soutient le free styler.

S’il a connu sa «meilleure année» en 2016, Louka Pitot confie avoir eu une pointe de déception lors des Championnats du monde bien qu’ayant décroché le titre mondial chez les juniors en battant en finale son homologue mauricien, Simon Lamusse, en avril dernier dans le sud de la France. «Avec mon excitation, je n’avais pas réalisé mais en regardant les images, au moment d’aller sur le podium, les organisateurs avaient mis l’hymne français alors que j’avais participé à cette compétition en tant que Mauricien. J’ai été un peu déçu car je m’étais fait une joie de représenter ma petite île», lâche Louka Pitot.

Malgré ce malentendu au niveau organisationnel, le Mauricien a continué à avancer en allant décrocher, en mai, la première place au Championnat d’Europe aux Pays-Bas dans des conditions extrêmes. En août, son choix de ne pas se faire surclasser pour intégrer la course des grands fut payant puisqu’il réalisa le doublé en remportant les Championnats de France chez les moins de 19 ans. «J’avais manqué l’édition 2015 car j’étais blessé et je voulais vraiment finir fort cette année 2016», se souvient-il.

En HSC au collège Northfields cette année, Louka Pitot révèle qu’il choisira parmi les universités où il y aura du vent et de la mer et voit ce parrainage avec Red Bull comme une aubaine même s’il ne s’attendait pas à cela en débutant sa carrière de kitesurfeur. «Je n’imaginais pas que je serai arrivé jusquelà car il y a de très gros sportifs au sein de ce projet. Je suis vraiment content de pouvoir être athlète Red Bull et je compte travailler sur les projets qu’ils ont pour moi.»

Malgré cette nouvelle notoriété qui l’attend, Louka Pitot demeure fidèle à son premier objectif qui est de «faire du kite à fond et m’amuser». «A Maurice, il y a beaucoup de potentiel dans le sport et j’espère que d’autres Mauriciens pourront intégrer ce projet de Red Bull. Tout dépendra de ce qu’ils cherchent», conclut le Mauricien qui ne pourra aller défendre ses titres en raison de ses études mais qui fera tout l’an prochain pour se qualifier pour le tour senior.