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Salaire: 600 assistants maîtres d’école pénalisés

4 avril 2017, 22:10

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Salaire: 600 assistants maîtres d’école pénalisés

Adding insult to injury. C’est ainsi que les enseignants du primaire qualifient la nomination de 90 nouveaux Deputy Head Masters (DHM), hier. Pour cause, depuis le dernier rapport du Pay Research Bureau (PRB) en avril dernier, les assistants maîtres d’école sont victimes d’une «grande injustice». Car ceux qui ont moins d’expérience, et qui viennent d’être nommés, se retrouvent avec un salaire supérieur à celui de leurs prédécesseurs. Une différence de Rs 3 050, anomalie flagrante dans la fonction publique, où, au contraire, les employés qui comptent le plus grand nombre d’années d’expérience touchent davantage d’argent…

Lundi 3 avril, une lettre a été envoyée au bureau du Premier ministre et un appel lancé au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour qu’il se penche sur le dossier. Dans la même lettre, les enseignants laissent entendre que si cette anomalie n’est pas corrigée, une manifestation est à prévoir dans les rues de la capitale.

Comment expliquer une telle anomalie ? Interrogé, Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union (GTU), laisse entendre qu’à l’origine est le rapport du PRB 2016. Ce rapport vient recommander que les DHM nommés cette même année touchent immédiatement trois «increments».

Ces trois augmentations font alors passer le salaire de base des DHM à Rs 43 850. Par conséquent, tous les assistants maîtres d’école nommés en 2016 toucheront ce salaire. Alors que ceux qui sont déjà en poste touchent, eux, Rs 40 800. «Cette situation crée une frustration énorme. Il faut se mettre à la place des DHM qui ont dix ans d’expérience. C’est très injuste que des nouveaux venus touchent plus qu’eux», souligne Vinod Seegum.

La fiche de paie d’un DHM nommé en 2016 et touchant Rs 43 850.
Un DHM nommé en 2010 touche, lui, Rs 40 800.

Il ajoute que le syndicat a entrepris une étude dans toutes les zones éducationnelles, il y a quelques semaines. «Le constat est accablant. Au moins 600 DHM sont concernés par cette bévue. C’est du jamais vu. Nous espérions que ce serait corrigé dans l’Addendum Report mais cela n’a pas été fait», dit-il.

Selon Vinod Seegum, le PRB aurait accepté qu’il s’agisse d’une grosse anomalie. Le cas a été référé au Departmental Implementation and Monitoring Committee au ministère de l’Éducation dès l’année dernière. «Même le Senior Chief Executive du ministère a reconnu l’erreur. Le dossier a été transmis au Central Implementation and Monitoring Committee du ministère de la Fonction publique», explique le président de la GTU. Il nous revient qu’une réunion s’est tenue sur le sujet le 20 mars. Mais depuis, aucune nouvelle.

Sollicité, le directeur par intérim du PRB, Apanah Nagamah, est resté injoignable. Cependant, dans les milieux proches du PRB, l’on avance qu’il s’agit d’un «facteur d’application». «C’est un problème d’ajustement. Il y a un comité qui s’en charge. Il se peut aussi qu’il faut que chaque cas soit étudié séparément. C’est peut-être la raison pour laquelle cela prend du temps», fait-on valoir. Entre-temps, les enseignants sont bien décidés à descendre dans la rue pour faire entendre leur voix…