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John McAreavey: «Il y a des gens à Maurice qui savent qui sont les coupables»
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John McAreavey: «Il y a des gens à Maurice qui savent qui sont les coupables»
Sollicitant l’aide du public quant au meurtre de sa défunte épouse, John McAreavey propose une récompense de Rs 2 millions à ceux qui détiennent des informations pour relancer le procès. C’était hier à la mijournée à l’hôtel Le Labourdonnais à Port-Louis. Il était entouré de sa soeur, Claire McAreavey, avocate, de Marc Harte, le frère aîné de Michaela, de leur homme de loi, Dick Ng Sui Wa, et de Christna Mungroo, huissier de la cour.
Pourquoi cette quête de justice six ans après le meurtre de votre défunte épouse ?
Après la libération des deux suspects (NdlR : les deux ex-employés de l’hôtel Lux* Grand Gaube, Avinash Treebhowon et Sandip Moneea) en 2012, une nouvelle enquête a été ouverte par la police et un dossier a été soumis au Directeur des poursuites publiques (DPP). Durant ce temps, nous avons respecté les procédures et n’avons ainsi fait aucun commentaire ni sur le procès ni sur la nouvelle enquête de la police. Par contre, en août 2016, nous avons reçu une lettre du DPP nous informant qu’il a retourné le dossier à la police.
Peu après, la famille a décidé de venir à Maurice pour rencontrer la police, le DPP et le Premier ministre. Mais, surtout, pour lancer un appel public à tous ceux détenant de nouvelles informations convaincantes pouvant mener à un nouveau procès. La police nous a donné l’assurance qu’elle garantira une protection policière à celui ou celle qui détiendrait des informations, mais qui est inquiet de venir de l’avant (Voir encadré pour les numéros de téléphone et adresse à contacter pour communiquer les informations).
La police vous a-t-elle informé d’un quelconque nouveau développement dans l’affaire ?
(NdlR : c’est sa soeur Claire McAreavey qui a répondu à cette question). Après notre rencontre avec la police lundi, nous avons eu des informations spécifiques, dont nous ne pouvons révéler la teneur ici. Nous pouvons toutefois confirmer que l’enquête a mené à des informations spécifiques.
Êtes-vous satisfait de la première enquête menée par la police ?
Nous ne pouvons être satisfaits. La simple raison est que nous sommes là aujourd’hui pour faire un appel pour des informations pouvant mener à un nouveau procès. Ce qui est arrivé en 2012, c’est du passé. Je ne veux pas revenir là-dessus. Nous sommes déterminés en 2017 à continuer de réclamer justice.
Faites-vous confiance aux autorités mauriciennes ?
Nous devons placer notre confiance dans tous les Mauriciens et pas uniquement dans les autorités. Nous pouvons venir avec notre énergie, notre détermination ou encore offrir une récompense, mais le plus important, c’est que nous avons besoin des Mauriciens. Il est aussi important de souligner que le Premier ministre a pris l’engagement personnel de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que ce crime soit résolu.
Personnellement, avez-vous un quelconque soupçon sur qui que ce soit et si oui, en avez-vous fait état à la police ?
Je communiquerai à la police toute information ou soupçon que je détiens et que je pense pourrait être pertinent à l’enquête. Et cela s’applique à tout le monde ici et à travers Maurice. Si vous avez un quelconque soupçon, je fais un appel à votre conscience, à votre coeur de fournir les détails à la police. Que cela vient de moi ou de n’importe qui, le but est de rendre justice à Michaela.
Six ans plus tard, quels sont vos espoirs que justice soit faite ?
Nous sommes dépendants des autorités mauriciennes, de la presse et du public en général. Nous avons besoin du soutien et du courage des Mauriciens pour n’importe quelles informations. Avril 2017 marque le début d’une nouvelle procédure. Ensemble, nous pouvons rendre justice à Michaela. Claire, Marc et moi-même reviendrons à Maurice. Nous avons la détermination, l’énergie et les ressources pour revenir ici aussi souvent que nécessaire que ce soit la semaine prochaine, le mois prochain, l’an prochain ou dans dix ans. Nous ne baisserons pas les bras aussi longtemps que personne ne réagit au meurtre brutal de Michaela.
Envisagez-vous l’option de retenir les services d’un détective privé ?
Nous explorerons toutes les avenues possibles pour nous. La police nous a aussi assuré la même chose. Mais personnellement, je pense qu’il y a des gens à Maurice qui savent qui sont les coupables et comment ce drame s’est déroulé. C’est pour cela que nous faisons un appel à ces personnes.
(NdlR : Me Dick Ng Sui Wa a alors ajouté que les familles McAreavey et Harte ont fait une requête aux autorités concernées pour que le surintendant de police Daniel Monvoisin collabore à l’enquête. Ce, après que celle menée par ce dernier dans l’affaire Stacey Henrisson a conduit à la condamnation du beau-père de la victime Jayraj Sookur.)
Quelles sont les conditions pour toucher la récompense de Rs 2 millions ?
Il s’agit d’une somme symbolique. Les conditions pour la récompense sont claires. Si quelqu’un vient avec des informations menant à une condamnation en cour du coupable, elle aura droit à la totalité de la récompense.
Êtes-vous satisfait de vos démarches entreprises depuis votre arrivée samedi ?
Lundi, nous avons enchaîné des réunions. D’abord avec le surintendant Seeparsad Mannaram du Central Criminal Investigation Department. Il nous a montré que l’enquête n’est pas bouclée et que les enquêteurs explorent toutes les avenues, dont de nouvelles pistes.
Ensuite, nous avons rencontré le DPP qui nous a aussi confirmé que l’affaire n’est pas close. Il a surtout été question de l’amendement à la loi en 2013 qui rend possible un nouveau procès lorsqu’il y a de nouvelles informations déterminantes. Comme l’a dit Satyajit Boolell, cela représente une importante avenue qui permet à la police d’enquêter davantage.
Pour finir, nous avons rencontré le Premier ministre et nous lui avons remis personnellement une lettre lui faisant part de notre position et de notre détermination de rendre justice à Michaela. Après que nous lui avons demandé son soutien, il nous a assuré de son engagement personnel à faire tout ce qui est possible pour que justice soit faite. Toutefois, nous n’avons pas encore rencontré le commissaire de police. Nous espérons pouvoir le faire aujourd’hui ou demain (NdlR : aujourd’hui) avant notre départ.
Marc Harte: «Des meurtriers d’une jeune femme se baladent dans votre village»
<p>Le frère aîné de Michaela Harte, est allé, pour sa part, droit au but : «<em>À ce jour, personne n’a été condamnée pour le meurtre de Michaela. C’est la raison pour laquelle nous sommes là. Je souhaite, au nom de ma famille, faire un appel aux autorités mauriciennes ; la police, le DPP et le Premier ministre. S’il vous plaît, respectez vos promesses. Les paroles sont une chose, ce que nous voulons, ce sont des actions que vous avez promises</em>.»</p>
<p>Aux Mauriciens, il devait renchérir : «<em>La réalité est que les meurtriers d’une jeune femme se baladent dans votre communauté, dans votre village, dans votre ville. Est-ce que votre famille est en sécurité ? Ça aurait pu être votre épouse, votre fille, votre soeur, votre petite-fille (...) Faites que l’île Maurice soit plus sûre pour tout le monde en venant avec des informations que vous pouvez détenir et dont nous avons besoin. </em><em>Venez dire la vérité</em>.»</p>
La hotline de la police, le 148
<p><em> Vous pouvez également appeler l’assistant surintendant Seebaluck du Central CID sur le 208 12 12. Ceux ne désirant pas parler à la police directement, peuvent s’adresser à l’huissier Christna Mungroo sur le 5 902 56 99 ou au Room 201, 1er étage, Chancery House, rue Lislet Geoffroy, Port-Louis.</em></p>
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