Il a été des plus chaleureux face aux caméras à son arrivée pour l’audition, priant toutefois de faire une couverture juste de son témoignage. Tayub Oozeerally, un colporteur issu de Quartier-Militaire, a cependant fait l’objet d’un interrogatoire serré devant la commission d’enquête sur la drogue, mercredi 5 avril.

Il a d’abord dû s’expliquer au sujet de son gagne-pain. Ayant débuté comme colporteur, le témoin a expliqué avoir plus tard étendu ses activités à l’étranger. 17 voyages en Chine et plusieurs autres en Afrique du Sud, au Mozambique et à Madagascar ont intrigué Paul Lam Shang Leen, président de l’instance. Le nom de Jibraan Khudurun a alors surgi. Ce dernier avait été le premier témoin à la reprise des travaux de la commissionn fin février. Tayub Oozeerally a expliqué être associé en affaires à ce dernier, ayant voyagé ensemble en plusieurs occasions. De plus, il a répondu que Jibraan Khudurun utilise un numéro de téléphone en son nom, notamment pour communiquer avec un détenu de Melrose.

Mohamud Ally Madhoo a alors été cité. Ce dernier, purgeant une lourde peine d’emprisonnement pour trafic de drogue, est l’ex beau-frère de Tayub Oozeerally. Ce dernier a expliqué que le détenu avait l’habitude de l’appeler pour lui demander de créditer son téléphone. Face aux questions, il a soutenu changer de carte SIM souvent pour ne pas avoir affaire au détenu.

L’autre volet de l’audition a fait la lumière sur les gains du témoin au jeu. Paul Lam Shang Leen a fait ressortir que malgré qu’il n’y ait pratiquement pas de transactions sur son compte bancaire, Tayub Oozeerally avait fait d’importants retraits, dont Rs 25 000 et Rs 100 000, avant de se rendre au casino. Le témoin s’est embarqué dans une longue explication. Selon lui, il avait été au casino au Mozambique la première fois. Touchant le jackpot avec des amis, ils avaient alors pris l’habitude de se rendre à celui de Maurice. Une version qui a irrité Paul Lam Shang Leen. «Ou pé rakont zistwar !» a-t-il lancé.

La commission est allée plus loin, voulant savoir comment les parieurs empochaient leurs gains. Tayub Oozeerally a répondu que, depuis peu, le mode de paiement des casinos a changé, du fait que les chèques étaient utilisés pour le blanchiment d’argent.

Paul Lam Shang Leen lui a demandé de fournir les attestations de ses dépenses à l’étranger, ainsi que les reçus de ses billets d’avion et de ses séjours à l’hôtel.