Publicité

Hervé Aimée : de politicien à planteur

8 avril 2017, 20:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Hervé Aimée : de politicien à planteur

Tous les matins, à 5 h 30, inutile de chercher Hervé Aimée. L’ex-ministre s’affaire dans sa plantation de légumes qui seront par la suite livrés à divers points de vente. Il nous raconte sa reconversion qui lui fait visiblement beaucoup de bien…

Après 27 ans de politique active, Hervé Aimée, ancien ministre des Administrations régionales, s’est découvert une nouvelle passion : la plantation de légumes. C’est dans les environs du Roche Brunes Seeds Production Centre qu’il cultive aubergines, calebasses, lalos et fines herbes. Père de quatre enfants, il compte actuellement dix petits-enfants.

Chaque matin, Hervé Aimée quitte sa résidence à Bambous pour se rendre dans sa plantation d’une superficie d’environ deux arpents. Il nettoie, arrose, retire les mauvaises herbes, sème des semences et cueille des légumes qui seront livrés à divers points de vente.

«C’est très difficile de m’avoir au téléphone entre 5 h 30 et 10 heures car je suis très occupé pendant ce moment de la journée», confie l’ex-ministre. Il tient cette passion pour la plantation de légumes de ses parents. «Il faut savoir que je suis issu d’une famille pauvre. Je suis l’aîné d’une fratrie de neuf. Mes parents se sont lancés dans la plantation de légumes pour subvenir aux besoins de la famille. Ils nous nourrissaient avec des patates, maniocs, boulettes d’arouilles. Et nous mangions beaucoup de bred malbar. Ce secteur n’est donc pas nouveau pour moi.»

Cette reconversion lui fait visiblement beaucoup de bien. «J’ai eu quelques problèmes de santé ces derniers temps. Mais maintenant, ça va de mieux en mieux. Je peux m’occuper de ma plantation. C’est un moyen pour moi de me distraire.» D’autant plus que sa plantation de légumes n’est pas sa seule source de revenus. «Je gagne bien ma vie. J’ai à mon actif trois mandats. J’ai droit donc à une pension d’ancien parlementaire», indique Hervé Aimée.

Sera-t-il candidat aux prochaines élections générales ? «Si l’occasion se présente, je ne dirai pas non. Cependant, pour le moment, je souhaite plutôt donner des conseils aux jeunes politiciens qui veulent faire carrière dans la politique.» Hervé Aimée souligne que si le peuple a voté pour l’alliance Lepep lors des dernières élections générales, il respecte leur choix car «nous sommes dans une démocratie». «Il fallait savoir, avant d’aller aux élections générales, pourquoi le peuple n’allait pas voter l’alliance PTr-MMM. C’était la question clef. Maintenant, c’est trop tard.»

Commentant l’actualité, il est d’avis que le gouvernement est en train d’emprunter un chemin risqué. «Le peuple a l’impression que le gouvernement impose ses décisions sur lui. »

Exemple ? Le Metro Express. Tandis que la MBC est devenue «une boîte de propagande pour le pouvoir actuel qui ne fait que copier et déclarer les projets de l’ancien régime. Le peuple sait éperdument que le régime en place avait fait campagne contre le métro léger. Maintenant, il déclare ce projet sous un autre nom. Le peuple n’a également pas oublié la campagne qui avait été menée à l’encontre de la nouvelle carte d’identité biométrique. Maintenant, on oblige les gens à avoir cette carte.»

Hervé Aimée mentionne également un autre projet du précédent régime : la route Terre-Rouge–Verdun. «Imaginez l’effet de cette route sur la congestion routière. Mais il faut comprendre que les intempéries endommagent les projets routiers. Si une route est endommagée, on la répare.»

Par ailleurs, l’ex-ministre déplore le fait que l’on accuse l’ancien gouvernement d’avoir dilapidé les caisses de l’État. «Alors, comment expliquer que le gouvernement a pu trouver de l’argent dans les caisses de l’État pour financer la pension de vieillesse à Rs 5 000 ? Le gouvernement en place est en train de surfer sur les projets de l’ancien régime.»

Il cite comme preuve le projet Bagatelle Dam. «Ce réservoir va alimenter également Rivière-Noire. C’est un grand pas en avant. Le peuple n’est pas dupe. Il voit tous les jours que le régime actuel est en train de surfer sur les projets de l’ancien régime : le port et les secteurs de l’agriculture et de la pêche. Il est temps que les ministres du gouvernement cessent de tap lestoma sur les projets de l’ancien régime.»

Son parcours

<p>1976 : Adhésion au MMM 1995 : Élu au n&deg;14 (Savanne&ndash; Rivière-Noire)<br />
	1997-2000 : Junior Minister<br />
	2010 : Ministre des Administrations régionales<br />
	2014 : Défaite au n&deg;14<br />
	2017 : Planteur de légumes</p>