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Le policier qui jouerait au voleur
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Le policier qui jouerait au voleur
Un garçon «doux et gentil». C’est ainsi que la mère du constable Azhar Ali Abdoola le décrit. Les autres qualificatifs auxquels elle a recours ? «Honnête», «obéissant» et «très serviable». Seulement voilà. Le jeune homme de 27 ans a été traduit, mardi 4 avril, devant le tribunal de Port-Louis, où une accusation provisoire de vol à l’arraché a été retenue contre lui. Jeudi, il a été reconduit en cellule policière après qu’une charge provisoire de vol sur la voie publique eut été retenue contre lui.
Une situation qui ne colle pas tout à fait avec l’image qu’évoque Naajneen, la mère du policier. Et cela, même si le principe de présomption d’innocence prime. Mais la sexagénaire tente une explication à ce qui s’est passé. Azhar, dit-elle, était endetté. «Quand il s’est marié, il a contracté un emprunt. Au début, nous n’étions pas au courant.»
«Zot pa ékouté»
En larmes, Najneen explique qu’elle a du mal à imaginer son fils volant quoi que ce soit. «Si li ti enn voler, prémié kitsoz li ti pou fer sé kokin dan lakaz avan, lerla li ti pou al sor simin.» Secouant la tête, elle continue : «Nou pa ekstra rélizié ou swa strik mé nou éna enn sertenn disiplinn. Azhar ek so madam zot modern. Mo misié pa ti tro kontan sa. Mé zot persisté, zot pa ékouté.»
Si le père semble peu enclin à «tolérer ce genre d’attitude», Najneen se montre, elle, plus diplomate. «Si vrémem linn fer sa, li va répanti ek si li pann fer sa, li bizin rétourn lakaz. Mo less la zistis fer so travay.»
De fréquents congés ayant mené à un passage devant le comité de discipline de la police
Cela fait bientôt un an qu’Azhar ne va plus au travail, affirme sa mère : «Un jour, ses collègues lui ont rendu visite, c’est à ce moment-là que j’ai appris qu’Azhar prenait souvent des congés, dont des congés maladie. Résultat, il a été convoqué par le comité de discipline de la police.»
Après cela, il n’a plus reçu de salaire, mais uniquement des allocations. C’est ainsi qu’il a commencé à chercher des petits boulots afin de pouvoir rembourser ses emprunts.
Le vol présumé
Le jour du vol présumé, il a pris l’autobus pour se rendre au travail. Comme chaque jour, depuis que sa motocyclette a été endommagée. C’est à l’angle des rues SSR et Joomye qu’il se serait emparé du porte-monnaie d’un retraité de 65 ans habitant à Roche-Bois et aurait profité que l’autobus soit à l’arrêt pour prendre la fuite.
Peu après, il a été appréhendé par une policière et a été conduit au poste de Plaine-Verte. Le jour de son arrestation, raconte encore Najneen, la police a fait une perquisition à son domicile, mais n’a rien trouvé de suspect.
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