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Santé publique: les médi-cliniques tournent au ralenti
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Santé publique: les médi-cliniques tournent au ralenti
C’est une décision vivement contestée. Depuis une semaine, le ministère de la Santé a décidé de revoir les horaires auxquels opèrent les médi-cliniques. Désormais, c’est à 21 heures qu’elles ferment, au lieu de 22 heures alors qu’auparavant, ces établissements fonctionnaient selon une formule de 24/7. Du coup, nombre de patients doivent être redirigés vers les hôpitaux et plusieurs problèmes surgissent.
Les contestations sont, en effet, vives au niveau des médi-cliniques. Médecins et infirmiers montent au créneau et soutiennent avoir reçu de nombreuses plaintes depuis que cette mesure est entrée en vigueur dans les médi-cliniques de Goodlands, Triolet, Plaine-Verte et Belvédère. Celle de l’Escalier ne fonctionne, elle, que jusqu’à 18 heures.
À la médi-clinique de Goodlands, plusieurs dizaines de patients viendraient ausculter après 21 heures. «Nous sommes obligés de leur dire de se rendre à l’hôpital SSRN, ce qui représente un trajet de 25 minutes en voiture.» Canaliser les patients vers les hôpitaux crée aussi son lot de problèmes car l’Unsorted Department des hôpitaux est déjà fermé. Ils sont donc refoulés aux unités des blessés.
«On s’organisait»
Plusieurs médecins interrogés avancent qu’avec l’ancienne formule, tout avait été fait pour que les patients reçoivent des soins jusqu’à 21 h 30. «On s’organisait», dit-on, de sorte qu’à cette heure-ci, les traitements étaient déjà bien entamés en vue de la fermeture, trente minutes plus tard. À présent, les salles d’attente sont toujours bondées à 21 heures, explique-t-on.
Autre problème : les équipements de pointe dont disposent ces centres hospitaliers seraient sous-utilisés, déplorent certains. Ce qui est contraire à la procédure.
«Les médi-cliniques devaient au départ être des One Stop Shops, ayant chacune un laboratoire d’analyses, de même qu’un département XRay», dit une source. Toutefois, il nous revient que le département de radiographie ne serait utilisé que de 9 heures à midi, de lundi à samedi dans ces centres. Selon un médecin, si un patient se présente avec une jambe cassée à 12 h 30, le médecin de service devra le diriger vers l’hôpital de la localité, l’unité concernée étant fermée.
Idem pour les laboratoires d’analyses qui seraient pourtant équipés pour faire tous types d’analyses communes. «Mais ce qui est fait concerne uniquement les personnes qui sont sous traitement. Par exemple, des analyses sanguines sont faites pour un patient qui avait rendez-vous prochainement.» Et d’ajouter qu’il est impossible pour un médecin de demander sur le moment une analyse sanguine ou urinaire pour aider à son diagnostic. «C’est dommage. Encore une fois, le patient est envoyé à l’hôpital alors que tout cela peut se faire dans les médi-cliniques.»
Autre son de cloche du côté du ministère de la Santé. «Il y a très peu de patients qui font le déplacement entre 21 heures et 22 heures. Le taux de fréquentation est bas», se justifie-t-on, en s’appuyant sur les statistiques. Maintenir les horaires précédents aurait engendré des «coûts additionnels en termes d’heures supplémentaires» et n’aurait pas été «cost effective».
Pourtant, dans un passé récent, les médi-cliniques opéraient 24/7. En 2015, le ministre de la Santé d’alors, Anil Gayan, avait lancé le projet. Mais plusieurs médecins avaient été agressés et le manque de sécurité avait été vivement décrié. Les heures d’ouverture ont ainsi été revues une première fois pour s'échelonner de 8 à 22 heures.
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