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Négligence médicale: deux médecins mis à mal
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Négligence médicale: deux médecins mis à mal
Les sanctions seraient imminentes. Dans la soirée du mercredi 12 avril, le conseil d’administration du Medical Council (MC) s’est réuni et le couperet est tombé concernant deux enquêtes qui ont été menées il y a peu. Le constat est sans appel : les médecins se sont rendus coupables de négligence médicale.
Le premier cas concerne un gynécologue. «L’enquête a conclu qu’il y a eu négligence en qui concerne la mort de l’enfant. Le dossier sera envoyé au Medical Tribunal dans les plus brefs délais. Cette instance devra trancher», explique-t-on au niveau du MC.
Cette affaire devrait connaître son aboutissement dans les mois qui viennent. Une fois que le Medical Tribunal se sera prononcé, c’est le MC qui prendra les sanctions appropriées. Et dans la mesure où il s’agit d’un fonctionnaire, la Public Service Commission (PSC) pourrait également être sollicitée.
Ce premier cas concerne les décès d’une jeune mère et de son nouveau-né en 2012. Elle s’appelait Christelle Diemahave et avait tout juste 19 ans. Approchée, la famille a accepté de revenir sur les circonstances de ces décès. Et cela, malgré la douleur toujours présente après cinq années. «Ma fille allait parfaitement bien. Elle suivait un traitement au dispensaire de la localité. Le médecin l’avait prévenue qu’elle devrait accoucher par césarienne, étant donné qu’elle était de faible corpulence», explique le père, Bernard Diamehave.
«J’étais bouleversé»
Toutefois, poursuit-il, le jour de l’accouchement, le gynécologue à l’hôpital Victoria a insisté pour que Christelle Diamehave «accouche normalement». «Ce n’est qu’après que nous avons appris que ma fille souffrait de troubles cardiaques. Elle est décédée un jour après l’accouchement.»
En ce qui concerne le bébé, le rapport d’autopsie révèle qu’il serait mort d’asphyxie une semaine après le décès de sa mère. «Je suis allé voir mon petit-fils, j’étais bouleversé de le voir à l’unité des soins intensifs. Il ne bougeait pas. Une semaine après, l’hôpital nous a informés qu’il n’avait pas survécu», poursuit Bernard Diamehave. Une plainte pour négligence médicale a alors été déposée. Toutefois, en cour, le patriarche s’est vu informer que la mort de sa fille était due à des défaillances cardiaques. «J’étais découragé. Toute la famille ne vit plus depuis ce drame. C’est très dur. Ce nouveau développement nous rassure quelque peu.»
L’autre cas concerne un médecin qui exerce sans toutefois être inscrit à l’ordre des médecins. Selon nos informations, ce médecin, un étranger qui, depuis, a été naturalisé, a été radié de l’ordre des médecins de son pays natal pour une affaire d’agression sexuelle. C’est grâce à une ordonnance du tribunal qu’il peut exercer à Maurice.
«Ce médecin également est accusé de négligence médicale. Mais comme il n’est pas enregistré auprès du MC, nous ne savions pas si nous pouvions prendre des sanctions. Nous avons dû recourir à un avis légal», souligne-ton au niveau du MC.
Jeudi 13 avril, les membres du MC ont pris connaissance dudit avis juridique, selon lequel l’ordre des médecins peut prendre des sanctions contre lui. Dans ce cas précis, le praticien, qui travaille dans une clinique privée, a été trouvé coupable d’avoir oublié un tampon (swab), dans l’abdomen d’un patient lors d’une opération… Cette affaire remonte à trois années.
Que risque-t-il ? Au MC, l’on laisse entendre qu’étant donné qu’il n’y a pas eu mort d’homme, il est probable que le médecin écope d’un avertissement sévère. «Ces cas seront traités en priorité», fait-on valoir. Le MC enquête sur une cinquantaine de cas de négligence médicale au total.
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