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Dr Charles Mercier-Guyon: «Des critères médicaux d’aptitude à la conduite bientôt finalisés

14 avril 2017, 11:21

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Dr Charles Mercier-Guyon: «Des critères médicaux d’aptitude à la conduite bientôt finalisés

 

Vous êtes un expert connu en sécurité routière. Parlez-nous de votre visite à Maurice.

Nous avons mené mercredi une journée de formation dédiée aux médecins mauriciens. Ce sont eux qui procèdent à l’examen médical des conducteurs. Un enjeu majeur pour la sécurité routière. Les gens doivent être médicalement aptes à conduire. Mais il s’agit aussi de s’assurer que des personnes souffrant d’un handicap ou de pathologies puissent conduire sans présenter de risque pour elles-mêmes ainsi que pour les autres. Une personne dont le bras ou la jambe a été amputé peut parfaitement conduire si son véhicule a été modifié pour l’adapter à elle.

Un jour de formation suffit- il pour que les médecins deviennent des médecins agréés ?

Dans la plupart des pays, la formation réglementaire dure un ou deux jours. Nous réalisons actuellement la réglementation d’aptitude à la conduite à Maurice, avec des critères qui sont en discussion. Mercredi, il y a eu la formation générale. Ensuite, il y aura une formation d’une demi-journée pour introduire ces critères de la réglementation mauricienne.

Des amendements à la législation mauricienne sont donc prévus ?

Il y a un gros travail entrepris par le corps médical mauricien, les représentants de l’administration et des ministères, mais le but est surtout de se débarrasser du système «apte ou pas apte». À titre d’exemple, on pourrait introduire une évaluation médicale d’une durée limitée pour les chauffeurs de poids-lourds. Les conducteurs devront aussi subir un examen de la vue, du coeur, de la tension et du diabète. Les critères médicaux d’aptitude à la conduite seront finalisés d’ici deux semaines.

Ce sera ensuite une question administrative et parlementaire d’introduire les nouvelles réglementations dans la législation. Nous préparons la possibilité de mettre cela en place pour le gouvernement.

À titre d’exemple, une personne qui souffre de surdité mais qui peut tout de même conduire ne représente-t-elle pas un danger pour elle-même et pour les autres ?

Un sourd au volant comporte moins de danger sur la route qu’une personne sans handicap. Un sourd ne passe pas de temps sur son téléphone portable et il n’est pas distrait par la radio, le match de foot ou les débats politiques. Il est concentré sur sa vision. De plus, ces personnes évitent de boire avant de conduire et ont un comportement plus respectueux sur la route. Ce sont des gens attentifs à eux-mêmes et aux autres.

Selon vous, un changement de mentalité s’impose ?

Oui, cela doit être inscrit dans la loi. Chaque conducteur doit s’assurer qu’il est apte physiquement et mentalement à conduire et doit assumer ses responsabilités. Il doit pouvoir signaler s’il pense que son état de santé peut être un danger. Les gens doivent impérativement prendre conscience que leur santé constitue un enjeu majeur lorsqu’ils sont au volant.

Vous avez évoqué la possibilité d’avoir des véhicules adaptés à Maurice. Et les infrastructures dans tout cela ?

Bien entendu. Cela ne sert à rien d’avoir un véhicule adapté et une capacité de le conduire si on ne peut pas se garer. Il faut qu’il y ait des emplacements et des aires de stationnement dédiés aux personnes handicapées. Cela, avec des critères spécifiques pour l’attribution des cartes de stationnement