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Nine-Year Schooling: les enseignants du prévoc inquiets
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Nine-Year Schooling: les enseignants du prévoc inquiets
Les classes de prévoc ne seront bientôt plus d’actualité. Avec l’avènement du Nine-Year Schooling, elles seront remplacées par les Extended Classes. Ce changement, le corps enseignant et les parents d’élèves ne l’accueillent pas avec joie. Au contraire, ils sont réticents et ne savent plus quoi penser. Idem pour les syndicats. Ces derniers dénoncent le fait que le ministère de l’Éducation ne prenne pas le cas de ces élèves au sérieux.
Les enseignants que l’express a contactés sont tous unanimes à dire qu’il y a beaucoup de zones d’ombres au sujet de ces Extended Classes. «Que deviendrons- nous si les enseignants du mainstream obtiennent la responsabilité de ces Extended Classes ?» se demandent-ils. Ils estiment, pour la plupart, que le ministère n’a pas donné assez de précisions à ce sujet. «Nous sommes toujours dans le flou total. Nous demandons des éclaircissements dans les mois à venir pour pouvoir envisager l’avenir», poursuivent-ils.
Leurs avis sur le projet ? «Nous ne disons pas que c’est un mauvais projet. Nous ne pouvons tirer des conclusions hâtives. Il faudra d’abord le mettre en pratique. Na pa kapav dir pa bon si pa finn mem séyé.»
Vikash Ramdonee, le président de la Governement Secondary School Teachers’ Union (GSSTU), se veut rassurant. Il fait comprendre que les classes de prévoc ne vont pas disparaître, mais qu’elles vont seulement changer de nom. Ceux qui seront admis dans les Extended Classes suivront le même programme d’études que les élèves du mainstream.
La seule différence est la durée du cursus scolaire : trois ans dans le mainstream et quatre ans dans les Extended Classes. «Les élèves seront ensuite dirigés vers les écoles techniques», lâche Vikash Ramdonee. Par ailleurs, il rejoint la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, en affirmant que les enseignants ne perdront pas leurs postes.
Cependant, selon le président du GSSTU, il faudrait des enseignants qualifiés pour ces Extended Classes. Pour l’heure, ce sont des éducateurs du mainstream qui travailleront avec ces élèves sans avoir été formés pour les encadrer. «Ils doivent pouvoir accompagner ces jeunes moralement.» Une lettre avait même été envoyée au ministère en ce sens pour que cela soit revu.
Si ce projet est une «belle initiative» pour la GSSTU, il ne donne aucune garantie au sujet de l’apprentissage des élèves en quatre ans. Et la façon de faire du gouvernement laisse à désirer.
Pour le président de l’Association des recteurs des collèges d’État, Soondress Sawmynaden, il faut impérativement donner une seconde chance à ceux qui échouent. «On a vu que les classes de prévoc ont été un flop jusqu’ici. On verra bien avec la nouvelle réforme», dit-il. D’ajouter que tous les élèves ont du potentiel qu’il faudrait savoir exploiter «C’est une porte qui s’ouvre avec cette réforme. Nous allons tirer des conclusions dans quatre ans.»
D’autres alternatives aux «extended classes» ?
<p>Envoyer directement les élèves dans des écoles techniques au lieu d’introduire les<em> «Extended Classes»</em>. C’est ce que proposent des syndicalistes du secteur éducatif. «<em>On ne va pas se voiler la face. La majorité de ces jeunes sont dotés d’un talent artistique incroyable. Au lieu de leur faire perdre leur temps avec un programme d’étude, nous demandons au ministère de trouver une solution pour les intégrer dans une école technique</em>», avance le syndicaliste Vikash Ramdonee. «<em>Nous manquons de professionnels dans le pays pour les travaux tels que la plomberie, la mécanique… Nous encourageons ces élèves à se diriger vers ces filières»</em>, ajoute-t-il. De préciser que les pays étrangers ont aussi besoin de travailleurs dans ces domaines. <em>«Nous ne sommes pas contre ce projet. Mais nous pensons qu’il faut valoriser ces domaines et encourager des élèves à s’y intéresser.»</em></p>
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