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Morne: l’érosion frappe le village au cœur

14 avril 2017, 12:41

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Morne: l’érosion frappe le village au cœur

Les langues d’eau de mer qui s’enfoncent un peu plus dans le village, à chaque marée haute, inquiètent les habitants du Morne. Le phénomène prend des proportions alarmantes car par endroits, il ne reste que quelques mètres avant que l’eau n’atteigne la route.

C’est Antonio Verloppe, le conseiller du village, qui a toujours eu l’oeil pour le phénomène d’érosion au Morne, qui exprime son inquiétude. La mer gagne du terrain et couvre petit à petit l’étendue de terre entre elle et la route.

Antonio Verloppe avait été parmi les premiers à attirer l’attention sur l’érosion qui frappait la Pointe Cassis. Cette partie retirée du village a été décrétée plage publique et est depuis en plein travaux de réhabilitation.

«On constate que l’érosion ne se passe pas qu’à Pointe-Cassis. Dans le village, l’eau de mer pénètre de plus en plus à l’intérieur», dit-il en montrant les zones où la mer a creusé la terre. À présent, ce sont des petits canaux qui permettent à l’eau de mer de s’infiltrer à chaque marée haute, allant parfois jusqu’à recouvrir l’herbe sur la plage.

Au moins 25 mètres de plage ont été perdus, si l’on en croit les estimations des habitants. Madeo Tateea, marchand de poissons, est de ceux-là.

«J’ai toujours opéré à l’endroit où vous me voyez. Vingt ans plus tôt, il y avait une belle place avec des pié lakoklis ayant une abondante frondaison. Désormais, il ne reste que quelques mètres entre mon étal et la mer», dit cet homme.

Madeo Tateea, qui est né et a toujours vécu au Morne, raconte que les gens venaient y prendre l’air ou pique-niquer. Chose à présent impossible car le sable, tout comme les arbres, a disparu avec la progression de la mer. Il estime que si le processus n’est pas contrôlé, d’ici quelques années, la mer aura rongé toute l’étendue de plage et touchera alors la route.

Antonio Verloppe suggère une solution au problème d’érosion qui pourrait également résoudre celui du lagon, qui est peu profond. «Il y a trop de sable dans le lagon. On a des difficultés pour faire les bateaux entrer et sortir du lagon en hiver, lorsque la marée est basse le plus souvent. Le gouvernement aurait pu extraire ce sable et le mettre à terre afin de combler les endroits où le sable a été emporté en mer», explique le conseiller de village.

Autrement, il souhaite que les travaux qui touchent en ce moment Pointe-Cassis s’étendent jusqu’au village, aux endroits où l’érosion a gagné beaucoup de terrain.