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Paul Foo Kune: «Je ne pense pas avoir besoin des faveurs du MSM pour mon business»

15 avril 2017, 17:44

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Paul Foo Kune: «Je ne pense pas avoir besoin des faveurs du MSM pour mon business»

Épinglé pour paris illégaux, Paul Foo Kune explique qu’il ne s’agissait que d’un tournoi entre amis où ils n’utilisaient que des jetons. L’homme d’affaires, qui est aussi propriétaire de chevaux, revient sur son parcours alors que son nom est souvent cité dans des affaires controversées...

Combien d’argent faut-il pour une partie de poker ?

Cela dépend si on joue pour de l’argent. Sinon, ce sont des jetons. Si c’est pour de l’argent, on peut miser un minimum de Rs 100. Mais il faut savoir qu’il y a une différence entre un cash game et un tournoi. Quand on m’avait arrêté, c’était un tournoi entre amis où on n’utilisait que des jetons.

Est-ce que vous faites cela souvent entre amis ?

Ce n’est pas la première fois. On a l’habitude de faire des tournois entre amis quand ils sont à Maurice. Ce sont des businessmen. On organise un get together et, après le dîner, on joue au poker. La dernière fois, c’était pareil. Il n’y avait rien d’illégal, on ne jouait pas pour de l’argent.

Mais la police a saisi une somme d’environ Rs 1,5 million ce jour-là...

L’argent qui a été saisi est le mien, il se trouvait dans ma poche, et celui des autres businessmen présents. Il y a aussi l’argent qui se trouvait dans le coffre-fort de l’ami chez qui on jouait au poker. La police n’a pas saisi l’argent sur la table où se déroulait le poker. Elle nous a simplement demandé de vider nos poches.

À chaque fois, votre nom est cité dans des affaires controversées : importation de voiture dans l’affaire «Returning Resident Scheme», sans compter les affaires louches au Champ-de-Mars. Comment expliquez-vous cela ?

Pour l’histoire de voiture, il y avait un loophole au niveau de la loi. J’en ai donc profité. Mais pour éviter les ennuis, j’ai payé la taxe. Pour ce qui est des affaires controversées, un seul journal parle de moi de la sorte, contrairement aux autres journaux. Je laisse les lecteurs tirer leurs propres conclusions.

Quelle est votre relation avec Rakesh Gooljaury ?

Nos relations ne sont pas très bonnes. La dernière fois que je l’ai rencontré, il a déclaré que j’allais perdre les griffes que je commercialisais dans une heure. En fait, il voulait une de ces marques. Mais heureusement, j’ai toujours ces magasins.

Et Michel Lee Shim ?

 Comme vous le savez, j’avais reçu une enveloppe d’Angleterre avec des copies de courriers électroniques à l’intérieur. Par la suite, j’ai fait une déposition à la police pour qu’elle enquête. Depuis, Michel Lee Shim veut ma peau. Il me l’a fait savoir à travers des amis communs. D’ailleurs, c’est sous le gouvernement actuel qu’il est venu à Maurice. Je n’ai donc aucune relation avec Michel Lee Shim.

C’est connu que vous avez financé la campagne électorale de Roshi Bhadain au nº 18. Avez-vous aussi financé le Mouvement socialiste militant (MSM) ?

J’ai aidé Roshi Bhadain mais je n’ai pas financé sa campagne. C’est un ami qui était l’avocat de ma compagnie. Je n’ai pas financé le MSM mais j’ai croisé Pravind Jugnauth, Prakash Maunthrooa et Bissoon Mungroo dans les couloirs qui mènent à l’étude de Roshi Bhadain. C’était avant les élections.

À quand remonte votre dernière rencontre avec Pravind Jugnauth ?

C’était dans le bureau de Rakesh Gooljaury, juste avant qu’il ne remporte son procès et redevienne ministre.

Entretenez-vous toujours de bonnes relations avec le parti ?

J’ai rencontré ces gens-là mais je n’entretiens aucune relation avec eux. Je ne pense pas avoir besoin de leurs faveurs pour mon business. Cependant, quand j’ai commencé à avoir des problèmes liés à mes entreprises, j’ai pensé qu’il s’agissait de la méchanceté de certaines personnes et j’en ai informé Pravind Jugnauth, mais il n’y a rien eu par la suite.

À quand remonte votre rencontre avec l’ancien ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain ?

Est-il toujours votre homme de loi ?

Depuis qu’il a quitté les rangs du gouvernement, je ne l’ai rencontré qu’une fois.

Financez-vous ses congrès?

 Non.

Combien de magasins avez-vous achetés à Rakesh Gooljaury ? Avez-vous tout payé ?

Je n’ai rien acheté à Rakesh Gooljaury. Ses magasins étaient en liquidation et j’ai fait le nécessaire pour avoir les cinq marques de griffes Mango, Celio, Etam, Jennyfer et Esprit. Je ne dois rien à Rakesh Gooljaury.

Il y a des magasins de Rakesh Gooljaury à l’aéroport. Êtes-vous en partenariat avec lui ?

 Je ne suis en aucun cas en partenariat avec lui.

Comment se fait-il qu’à chaque fois que vous avez des démêlés avec la police, vous arrivez toujours à vous en sortir ?

Je n’ai tout simplement jamais stand for trial. Il n’y a toujours eu que des allégations.

Des policiers de la Brigade des jeux ont été suspendus de leurs fonctions, pensez-vous que ce soit à cause de vous ?

 J’ai été étonné quand j’ai entendu cela. Surtout lorsque j’ai appris que l’officier qui avait pris ma déposition se trouve parmi ceux suspendus. Si j’avais vraiment une relation avec ceux au pouvoir, il n’y aurait pas eu de case.

Qui sont vos amis au gouvernement ? Et dans l’opposition ?

 Je n’ai pas d’amis, ni au gouvernement, ni dans l’opposition. Je connais quelques personnes, par exemple, Shakeel Mohamed, qui est l’avocat de mon entreprise, Roshi Bhadain, Pravind Jugnauth, Alain Wong, avec qui j’ai joué au basket... Mais je n’entretiens pas de relations amicales avec ces personnes.

Qui allez-vous soutenir en 2019 ?

Personne. Depuis que le gouvernement actuel est au pouvoir, les affaires ne sont pas bonnes. Je pense que je dois m’éloigner des politiciens. D’ailleurs, je ne pense pas que je voterai.

Quelle est la recette pour qu’un propriétaire de vidéo club devienne un grand homme d’affaires ?

 Il y a l’élément de la chance. Il faut travailler dur et être convaincu de ce que l’on fait. Tout comme je l’étais concernant mes entreprises, dont play online et bet online, et les magasins de vêtements.

Quelle est la plus grosse somme que vous avez gagnée lors d’une partie de poker ?

 Je perds toujours. J’ai remporté quelques parties mais c’était à l’étranger car ce sont des semi-professionnels ou des professionnels.

On vous décrit aussi comme quelqu’un d’instable puisque vous avez fait le tour de plusieurs écuries. Y a-t-il une raison à cela ?

J’ai fait le tour des écuries car j’étais un des plus gros propriétaires de chevaux. À un certain moment, j’avais plus de 25 chevaux. Quand vous êtes un grand propriétaire, il faut bouger pour de grandes écuries. Il faut également voir les conditions de ces écuries et ce qu’il y a de meilleur.

Depuis 2016, vous n’avez même plus le droit d’aller dans le paddock les journées de courses...

Depuis 2016, je ne suis plus propriétaire de chevaux, mais je suis toujours membre du Mauritius Turf Club (MTC). Mes chevaux doivent courir, même si c’est sous le nom de mes fils. Mais le MTC sait que c’est moi qui ai acheté les chevaux, je paie les frais du MTC avec mon chèque personnel. Pendant tout ce temps, j’ai développé un amour pour les chevaux et les courses. Cela ne peut s’estomper aussi vite. Mais d’ici deux à trois ans, je vais me retirer des courses.

Comme le MTC vous refuse toujours la licence des propriétaires de chevaux depuis 2016, que faites-vous de vos week-ends ?

 Par obligation professionnelle, je voyage beaucoup et la moitié des saisons je ne suis pas à Maurice. Je m’occupe davantage de mon entreprise. Je vais bientôt ouvrir deux magasins au Myanmar.

À combien s’élève votre fortune ? Est-ce grâce au poker ?

C’est personnel. Mais je ne sais pas combien vaut mon business. J’ai mes magasins, le café Arabica et j’ai investi dans l’immobilier. Les chevaux ne rapportent pas gros.