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Ils ont du métier-Dhanraj et Nandeenee Oodum: Dalpita, ti puri et le goût du succès

15 avril 2017, 10:24

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Ils ont  du métier-Dhanraj et Nandeenee Oodum: Dalpita, ti puri et le goût du succès

 

 

À Surinam, des gens souriants. Dans une allée, une maison coquette et simple. Dans la cour aussi bien rangée qu’un camp militaire, pas d’odeur de nourriture, mais un parfum envoû- tant d’encens. Chez Nandeenee et Dhanraj Oodum, Dieu et les congélateurs tiennent une grande place. Rencontre.

Qu’est-ce ? Un buffet ouvert ? Sur la table longue de quelques mètres, disposés avec goût, des ti puri soso, du kari gram, du rougay soya, un bol rempli d’achards – cœur demoiselle, fruit de cythère, bilimbi et compagnie – et des amusegueules. Difficile de faire la fine bouche devant un festin et un accueil pareils. «Gout sa, gout sa mo dir ou ! Ou pa pou gouté ?»

Place ensuite à la dégustation oculaire. Ils ont mis les petits plats dans les grands. Les traditions se régalent. Dalpita, teokon, rissoles, snacks croquants à base d’«ajwain» (NdlR, graines de carambole), pâte de gâteau piment. Tous savamment frigorifiés, emballés et pesés. «Nou ti anvi gard bann tradision. Sinon, bann zénérasion ki vini pa pou konn sa bann zafer-la», entonnent les Oodum en chœur.

Dhanraj, 58 ans, est un policier à la retraite. «Mo pa ti anvi res lakaz tourn pous. Monn rod enn ti plas sékirité dan enn sipermarsé.» C’est là que l’idée de créer sa propre affaire a germé. En voyant les barquettes de teokon disparaître des étagères comme des pains maison de bon matin. «Monn démann enn madam ki li pansé si mo lans mwa dan sa bizness-la. Linn dir mwa largé lizié fermé.» Un petit tour sur Internet et deux clics plus tard, la machine qui fabrique le teokon Made in China est commandée. C’était en 2014.

Mais Dhanraj a soif d’expansion. Il décide de miser sur son ingrédient principal : le talent de sa femme, Nandeenee, cuisinière hors pair. Avec l’aide de la famille, le dalpita et les ti puri, notamment, s’ajoutent au menu. Les enfants mettent la main à la pâte. Dont Kesheeny, 23 ans, étudiante à l’université, qui se charge du courrier, des courriels et de la relation clientèle.

Les dés sont jetés dans l’huile de friture. Dans son «van 15 plas», avec son congélateur comme passager, Dhanraj sillonne le pays pour faire son marketing. Les supermarchés adhèrent au concept, l’originalité fait recette. De 12 paquets au départ, les Oodum en distribuent aujourd’hui 1 000 par semaine. Le carnet de commandes frôle l’indigestion. «Nou finn bizin pran 5 dimounn pou travay», souligne Nandeenee, qui leur a transmis son savoir-faire.

Celle des ti puri, par exemple? Rire en coin. Tous les secrets ne sont pas faits pour être dévoilés. «Bizin les ler rantré bien. Apré, nou fer ek lafarinn self-raising.» Pour les façonner, les découper, une autre machine prend le relais. La rançon de la réussite. «Mais le goût reste traditionnel. Ou rémarké kouma zot sek, péna delwil?» Le palais a remarqué. «Samem pli gran sékré-la sa…»

 Le chiffre d’affaires est-il secret aussi? «Anviron Rs 400 000 par an. Mé manier pé alé, nou pou doublé ou triplé ziska lané prosenn.» D’ici là, les Oodum ont des idées plein la tête. D’autres produits qu’ils aimeraient lancer. Des choses sucrées, selon nos oreilles indiscrètes. «Éna copyright lor sa lidé-la !» lâche Nandeenee, histoire d’ajouter son grain de sel. Excusez-nous. On a des ti puri à terminer