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Plainte au CCID: Bruno Cohen, l’ami ennemi pas très net de Rughoobur

15 avril 2017, 16:05

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Plainte au CCID: Bruno Cohen, l’ami ennemi pas très net de Rughoobur

Après Álvaro Sobrinho, faisons place à Bruno Cohen. Le Réunionnais a porté plainte en début de semaine pour détournement de Rs 20 millions contre le député Sudesh Rughoobur. Les journalistes interrogés laissent entendre que l’homme d’affaires n’est pas beaucoup apprécié à La Réunion. Pourtant, en 2011, Sudesh Rughoobur s’associe à Bruno Cohen et ouvre une filiale de la Société fournisseur d’énergies renouvelables (SFER), entreprise de centrales photovoltaïques, à Maurice. Et ce, malgré ses nombreux démêlés avec la justice française, dont une enquête qui a révélé des passifs de 47,89 millions d’euros…

Deux enquêtes ont été ouvertes. Et une allégation faite avant cela.Toutes avaient à voir avec des fraudes fiscales. En effet, en 2012, une trentaine de plaintes sont reçues au Parquet de Saint-Denis, selon le JiR, quotidien réunionnais. À travers SFER, les investisseurs ont l’opportunité d’investir dans des centrales photovoltaïques, et d’obtenir une réduction sur leurs impôts. Bien sûr, cette réduction n’est valable que si les centrales photovoltaïques sont installées l’année même de l’investissement. Mais voilà, SFER ne remplit pas sa part du contrat et plusieurs installations ne sont pas faites à temps. Plus tôt en 2012, des sociétés de gestion de patrimoine basées à Paris qui ont incité plus de 8 000 investisseurs à défiscaliser au total 140 millions d’euros à La Réunion ont aussi tenu une conférence de presse à l’île sœur, selon le site zinfos974. Elles ont dénoncé Bruno Cohen pour cette même fraude alléguée.

Mais le plus intrigant reste à venir. Souvent, les exploitants (les propriétaires de terrains ou de panneaux qu’ils louent à SFER) ne reçoivent pas leurs revenus comme prévu, selon Challenges, un site d’information français, et zinfos974. Quand ils portent plainte à la Répression des fraudes, ils apprennent que des factures de livraison avec les filiales de SFER laissent apparaître pour certains des signatures non conformes et pour d’autres des dates incohérentes. De plus, des documents sur le site zinfos974 démontrent que Bruno Cohen aurait envoyé des correspondances aux exploitants pour leur demander de ne pas répondre aux sollicitations du cabinet Diane, qui s’occupe de mettre en place un dossier contre SFER.

Plan de sauvegarde

Dans son édition du 20 août 2014, le JiR indique que le tribunal aurait validé le plan de sauvegarde présenté par le groupe SFER. En effet, la vice-présidente du tribunal du commerce explique qu’une liquidation judiciaire de SFER n’aurait laissé «aucun espoir aux créanciers de recevoir des dividendes». SFER a eu à payer les investisseurs et les créanciers. Et les enquêtes ont été fermées. Pour sa défense, Bruno Cohen avait expliqué dans les médias qu’EDF, société d’électricité française, leur aurait fourni le matériel en retard. EDF a d’ailleurs été condamnée à payer 13,7 millions d’euros. De plus, il a argué que la directrice du cabinet Diane était une ancienne actionnaire de SFER et qu’elle avait une dent contre lui.

Deux ans plus tard, soit en 2016, Bruno Cohen se présente aux élections pour la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie réunionnaise. Toujours selon zinfos974, il dépense énormément pour sa campagne. Il envoie des e-mails, il remplit les journaux… Tous les moyens sont bons. Mais il n’arrivera pas à outrepasser son adversaire, Ibrahim Patel.

Par ailleurs, Bruno Cohen est connu à La Réunion pour sa proximité avec le fondateur du Front national sur l’île. Contacté via téléphone et WhatsApp, Bruno Cohen n’a pas répondu à nos sollicitations. Même après avoir pris connaissance de notre message.